Dans une publication, le Comité français de l’UICN fournit plusieurs exemples concrets de solutions fondées sur la nature implantées sur le territoire national afin de préserver la nature tout en utilisant ses services écosystémiques.
Les « solutions fondées sur la nature » sont l’un des concepts-clés de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). « Ces initiatives mettent en valeur le rôle fondamental que jouent des écosystèmes préservés et diversifiés dans la régulation du climat et la limitation des impacts des catastrophes naturelles », explique le Comité français de l’UICN dans un communiqué. Ainsi, en plus de miser sur la transition énergétique en développant les énergies renouvelables et en diminuant les énergies fossiles, l’UICN engage à s’appuyer sur les solutions naturelles, ou services écosystémiques, offertes par les forêts, les océans et les autres écosystèmes, par exemple en matière de stockage de carbone. Le Comité français de l’UICN a ainsi édité une publication illustrant les solutions fondées sur la nature à travers 14 exemples de projets concrets sur le territoire. On y retrouve, entre autres, la restauration des tourbières du Jura et la restauration et sauvegarde du littoral dunaire de Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique. La première initiative, portée par le Conservatoire d’Espaces naturels de Franche-Comté, a pour objectif de restaurer 60 tourbières endommagées par les activités humaines (drainage, rectification des cours d’eau, etc.) sur une surface de 510 hectare afin notamment de rétablir leur service de stockage de carbone. La seconde initiative a été conduite par la ville de Saint-Brevin-les-Pins avec l’aide du Conservatoire du Littoral. L’urbanisation et à la surfréquentation du littoral dunaire de la commune avaient conduit à la dégradation de cet espace fragile s’étendant sur un linéaire de 5 km. La mise en place d’un ensemble de dispositifs, dont des brise-vents, des clôtures et la revégétalisation des dunes pour les fixer, associée à des équipements d’accueil et de canalisation du public, ont permis, en 50 ans, de faire progresser de 100 mètres la côte sur la mer. Ce cordon sableux naturel réduit l’érosion marine et prévient les risques d’inondations.
Dans sa publication, le Comité français de l’UICN fournit enfin un panel de recommandations pour investir dans les solutions fondées sur la nature : il faut ainsi « valoriser les bénéfices conjoints pour la biodiversité et le climat ou les risques naturels et de les quantifier. Il est également nécessaire d’associer les différents acteurs du territoire concerné et de s’assurer d’un portage politique. Des moyens humains et financiers spécifiques doivent être consacrés à ces actions. Les Solutions fondées sur la Nature doivent être intégrées dans les stratégies climat et la planification territoriale. Enfin, elles doivent s’inscrire dans la durée et à une échelle spatiale suffisante pour apporter des réponses efficaces à des enjeux tels que les inondations, l’érosion côtière, les îlots de chaleur en ville ou les incendies. »