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Pour sauver les buis des attaques d’un papillon et d’un champignon, les propriétaires de bois ou de jardins peuvent faire jouer des dérogations à l’interdiction d’utilisation des pesticides.

Le dépérissement de ces arbustes, dû aux chenilles de la pyrale, un papillon venu d’Asie, et à un champignon, à l’origine de « la maladie du dépérissement », inquiète les autorités. « On veut sonner la mobilisation générale pour sauver le buis et présenter les moyens utilisables », a déclaré à l’AFP Denis Bec, de la Fredon (Fédération de défense contre les organismes nuisible), aux côtés d’Alain Moyne-Bressand, président du comité parlementaire de suivi du risque ambroisie et autres espèce invasives.

La loi du 20 mars 2017 sur la protection des terres agricoles et le développement du biocontrôle prévoit une dérogation pour traiter les plants atteints. « Ainsi, selon l’article 8, collectivités et particuliers peuvent continuer à utiliser des produit phytopharmaceutiques lorsque les méthodes alternatives ne fonctionnement pas », a expliqué M. Bec, interrogé depuis les jardins du château de Vertrieu (Isère). Ces produits sont normalement interdits depuis le 1er janvier 2017 pour les premières et à partir de 2019 pour les seconds. Si la tendance générale s’oriente vers « des produits biologiques et les insectes auxiliaires, qui impactent moins l’environnement, là nous n’avons pas de solutions pour remplacer les fongicides (si nous ne voulons pas) sacrifier tous nos jardins à la française en deux ans », a fait valoir M. Bec. Pour la pyrale, il existe des pièges à phéromones qui créent de la « confusion sexuelle » et limitent la reproduction du papillon, selon le technicien agricole. « Un seul piège peut traiter un jardin d’environ 200 mètres carrés », a-t-il estimé. Le Bacillus thuringiensis (dit « BT »), bactérie qui s’attaque aux chenilles, est aussi très utilisé pour contrer les « trois à quatre » générations de pyrale qui peuvent voir le jour chaque année.

Pour protéger le buis en milieu naturel, il n’existe pour l’heure pas de solution. Des forêts ont ainsi été dévastées ces dernières années, induisant des problèmes d’érosion des sols et accroissant les risques d’incendie. Deux pistes sont explorées par des chercheurs. L’Institut national de la recherche agronomique travaille avec une société sur des méthodes de diffusion mécanique des phéromones pour des étendues forestières dans le cadre du projet « Optim’Phero ». Le projet « Save Buxus » explore des souches de micro-guêpes indigènes au territoire français qui iraient pondre leurs oeufs dans ceux de la pyrale, « comme cela existe déjà pour lutter contre la pyrale du maïs », a souligné M. Bec.