A l’occasion de la Fête de la nature et de la journée mondiale de la diversité biologique, le 22 mai, l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) a rendu public, comme chaque année depuis 5 ans, les indicateurs de l’état de la biodiversité en France.
En France métropolitaine comme dans les territoires d’outre-mer, la dégradation des milieux naturels se poursuit. Le bilan de l’ONB fait le constat d’un bon état de conservation pour seulement « la moitié des milieux humides (52 %) et moins de la moitié des eaux de surface (43 %) […], quand 22 % seulement de l’ensemble des milieux naturels d’intérêt européen sont évalués en bon état de conservation. » Certaines espèces sont par conséquent de plus en plus menacées. Ainsi, le bilan fait apparaître « une régression d’un quart (23 %) des populations d’oiseaux communs les plus sensibles aux dégradations des écosystèmes entre 1989 et 2015 ». En tout, ce sont 31% des espèces évaluées dans les Listes rouges UICN-MNHN qui sont menacées d’extinction.
La pression démographique (en hausse de 6 personnes par km2 depuis 2008), le changement climatique, les pollutions et les espèces exotiques envahissantes (« au moins 6 espèces supplémentaires par département tous les dix ans sur les trente dernières années ») sont identifiés comme les autres causes principales de cette érosion de la biodiversité.
Malgré les menaces qui pèsent sur les espèces et les milieux, le bilan confirme que le patrimoine naturel en France reste exceptionnel, avec notamment 16 773 espèces endémiques ou subendémiques, c’est-à-dire qui ne sont présentes que sur notre territoire. Les mesures de protection prises sur le terrain sont de plus en plus importantes : la part du territoire national concerné par un schéma d’aménagement intégrant les enjeux de biodiversité est ainsi passée de 0,7 % en 2011 à 19 % en 2016. Le bilan indique également que la prise de conscience et la mobilisation pour la biodiversité restent soutenues, avec par exemple un « triplement (+ 185 %) de la contribution aux programmes de sciences participatives pour la biodiversité entre 2011 et 2016 ». En effet, la société française est de mieux en mieux informée sur les enjeux de protection de la biodiversité, et les actions de prévention et de lutte, mais aussi les moyens financiers qui y sont alloués s’intensifient pour tenter d’inverser la tendance : L’effort financier national pour la biodiversité s’élève en 2014 à plus de 2 milliards d’euros (2,147 Md€), en hausse constante depuis plus de 10 ans.