Ortolans : les populations en forte décroissance

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Bruant Ortolan (Emberiza hortulana).
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Financée notamment par des fédérations de chasseurs, une étude conduite par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) confirme le déclin rapide des populations de bruant ortolan.

Durant cinq années, les chercheurs ont mené un programme pour identifier les voies de migration des bruants ortolans (Emberiza hortulana) nichant en Europe. Les objectifs étaient de déterminer les effectifs utilisant chaque voie de migration et leurs tendances d’évolution récente, d’identifier les sites de halte migratoire et d’hivernage, et de déterminer l’origine des bruants ortolans migrant par les Landes, avec une attention particulière pour les populations nichant en Russie. Ils ont pu mettre en évidence deux principales voies de migration (orientale et occidentale), les photomètres révélant même l’existence d’une troisième voie de migration (centre-européenne).

La voie occidentale est utilisée par les populations nichant à l’ouest de la ligne de partage située dans le centre de l’Europe. Ces oiseaux hivernent en Afrique de l’Ouest, de la Sierra Leone au sud de la Mauritanie et du Mali, surtout en Guinée. Cette voie est empruntée par environ 468 700 couples (354 622 a 619 479), représentant 10% de la population nicheuse européenne. La tendance récente est au déclin, estimé entre -10% et -20% (de 2000 à 2014). Les principaux sites de halte migratoire sont situés en Espagne et dans le nord du Maroc, les Landes étant survolées par une partie de ces oiseaux. En effet, deux routes de migration peuvent être séparées sur cette voie occidentale. Plus une population nicheuse est occidentale, plus sa route de migration est atlantique. Les nicheurs plus orientaux (comme presque tous les ortolans finlandais et baltes) suivent une route continentale puis méditerranéenne, survolant l’Est de la Pologne pour rejoindre le nord de l’Italie, suivant ensuite les côtes méditerranéennes françaises puis espagnoles ; ils ne visitent pas le sud-ouest de la France.

Les nicheurs occidentaux (la plupart des suédois, tous les allemands et probablement tous les norvégiens) empruntent une route atlantique, entrant en France par l’Alsace et passant à l’ouest des Pyrénées par le sud-ouest de la France. Le rapport estime que 81 000 couples (entre 46 000 et 116 000) empruntent cette route atlantique, selon différents scenarios sur les proportions de certaines populations nationales utilisant les routes continentale et atlantique, respectivement. Parmi ceux-ci, environ 75% proviennent de Pologne. La tendance récente de ces populations est au déclin, estimé entre -20% et -30% (de 2000 à 2014). Ce qui signifie qu’actuellement, cet ensemble de populations diminue en moyenne d’environ 1 500 couples chaque année (3 000 individus matures au printemps). Les ortolans nichant en Russie n’utilisent pas la voie de migration occidentale, seulement la voie orientale.