Concilier pratique sportive et respect de la biodiversité, c’est possible ! Quels sont les conflits d’usage ? Quels bénéfices réciproques et pour la faune sauvage à la convergence de ces deux univers ? Les 2ème « rencontres naturalistes en Haute-Savoie » ont permis de découvrir un programme innovant de la LPO Rhône-Alpes.
Skieurs et tétras-lyre, parapentistes et aigles royaux, spéléologues et chauves-souris… Et si les pratiquants des activités de pleine nature devenaient les nouveaux acteurs de la protection de la faune sauvage ? La diversification des activités de pleine nature s’accompagne d’une modification du profil des pratiquants. A des populations locales ou de touristes initiés, connaisseurs à la fois des risques et de la fragilité de la montagne, aux pratiques généralement encadrées par des professionnels (guides, accompagnateurs), s’ajoute aujourd’hui un public croissant en recherche de sensations et de performances, dont la culture montagnarde est limitée et dont la motivation n’inclut pas d’emblée la découverte ou le respect des milieux naturels. Ces nouveaux publics ont un accès facile à du matériel performant et progressent souvent dans leurs pratiques en dehors de tout encadrement professionnel. Leurs sources d’information sur la montagne et ses conditions d’accès sont aujourd’hui centrées sur les réseaux sociaux et les communautés d’intérêts, qui ont fait émerger de nouveaux médias tels que camptocamp.org ou skitour.fr pour n’en citer que deux. La maîtrise des impacts de ces pratiques sportives sur la biodiversité dépend essentiellement des sportifs eux-mêmes. Si des initiatives se développent pour mettre en relations les pratiquants de sports de montagne et les acteurs de la préservation de l’environnement, il n’existe encore pas d’outil d’information permettant de centraliser les données naturalistes et de les coupler avec les pratiques sportives de montagne.
Le projet « Biodiv’sports de montagne » vise à mettre en relation les pratiquants de sports de montagne et les acteurs de la préservation de l’environnement. L’objectif est de créer un outil cartographique collaboratif qui mettra à disposition de sites et applications spécialisés dans la recherche d’itinéraire lié à des usages de la montagne, des zones de sensibilité de la faune en regard de ces pratiques. Ces zones de sensibilité seront le fruit d’une concertation entre sportifs, fédération, club et naturalistes, experts ou gestionnaires d’espaces.