Dans la continuité du One Planet Summit, sommet international sur le climat, le gouvernement français a publié sa stratégie nationale pour les aires protégées. L’objectif est de protéger 30% des espaces terrestres et marins français d’ici 2030.
La stratégie nationale pour les aires protégées fixe plusieurs objectifs à atteindre d’ici 2030. L’objectif principal est d’atteindre 30 % d’aires protégées sur le territoire, dont 10% placées sous « protection forte ». Alors que beaucoup d’ONG ont critiqué cette stratégie notamment en raison du manque de plan d’action concret qui permettrait de fixer des arbitrages sur le financement, France Nature Environnement (FNE) propose des pistes pour une stratégie efficace.
Dans un premier temps, la FNE conseille fortement d’inscrire cette stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP) dans la politique « Trame verte, bleue, noire et bleue marine » (réservoirs de biodiversité, corridors écologiques, libre évolution des forêts, approche globale terre-mer des enjeux des territoires littoraux) pour poser l’objectif fondamental de protéger et de reconquérir la biodiversité terrestre et marine. FNE estime également que les objectifs de préservation de la SNAP doivent être intégrés dans toutes les politiques publiques. Jean-David Abel Vice-président de France Nature Environnement explique dans une vidéo sur le site de la FNE que « ce qu’on veut c’est que les futures aires protégées soient définies sur la base de critères scientifiques qui permettent d’aller classer et protéger les milieux qui connaissent le plus de pression et qu’on établisse une liste prioritaire d’habitats ou d’espèces à protéger ».
Aujourd’hui, selon le ministère de la Transition écologique, « tous statuts confondus, les aires protégées françaises couvrent environ 29,5 % des terres et 23,5 % des eaux françaises ». Cela inclut des espaces régis par des pratiques de droit commun pouvant impacter la biodiversité, comme l’urbanisation, l’agriculture intensive et la sylviculture intensive, la surpêche et le recours à des techniques de pêches destructrices, le transport maritime. Il semble donc relativement facile d’atteindre les 30% énoncé dans la SNAP avant 2030. C’est pour cela que FNE et d’autres ONG demandent une définition précise d’« aires protégées » et d’« aires protégées fortes ». Selon FNE « dans ces espaces, les mesures en faveur de la biodiversité doivent aller au-delà du simple respect du droit commun. Elles doivent viser à supprimer les pressions dues aux activités humaines, à tout le moins les réduire pour assurer qu’elles ne portent pas atteinte aux objectifs de conservation des sites ».
Comme le souligne Jean-David Aubel dans la vidéo publié par le FNE « ces annonces ont déjà été faites plusieurs fois depuis un an et demi par le président et différents ministres ». Pour s’assurer de la bonne volonté du gouvernement à aller au bout du projet, la fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement souhaite que la SNAP fixe une obligation de résultats et un calendrier avec des points d’étape pour ses différents objectifs.
Lien vers la vidéo de Jean-David Aubel, vice-président de la FNE