La biodiversité alpine réagit au changement climatique

Photo d'illustration ©rottonara de Pixabay

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Une récente étude publiée par Biological Reviews quantifie les changements saisonniers et les déplacements en altitude de milliers d’espèces de plantes, animaux et champignons vivant dans les Alpes afin d’observer leur réponse au changement climatique.

Dans les Alpes, la température de l’air a augmenté à un rythme d’environ 0,36°C par décennie depuis 1970. Ce réchauffement a entraîné le recul des glaciers et une réduction importante du manteau neigeux alors même que ce récif montagneux est un point chaud de la biodiversité. La faune et la flore sauvages des zones montagneuses fournissent une multitude de services écosystémiques d’une valeur socio-économique jugée « irremplaçable » par une équipe européenne d’écologues. Les chercheurs ont quantifié les changements saisonniers et les déplacements en altitude de plus de 2 000 espèces de plantes, animaux et champignons vivant dans les Alpes.

Les résultats publiés par Biological Reviews démontrent que les espèces ont réagi avec une activité saisonnière plus précoce et une montée en altitude de leur distribution, mais que la vitesse de déplacement moyenne, variable selon les espèces, se situe bien souvent en deçà de la vitesse actuelle du réchauffement climatique. Alors que les insectes terrestres, reptiles, oiseaux migrateurs et plantes ont fortement réagi au réchauffement climatique en avançant leur activité printanière de 2 à 8 jours par décennie en moyenne, d’autres groupes d’organismes comme les oiseaux nicheurs, les amphibiens et les insectes aquatiques ont moins, voire pas du tout, décalé leur activité printanière. Des changements significatifs de l’altitude moyenne de répartition ont ainsi été trouvés pour les papillons, reptiles, arbres et arbustes (plus de 30 m/décennie), alors que certains groupes comme les insectes ayant un stade larvaire en milieu aquatique ou encore les oiseaux, les fougères et les plantes alpines n’ont que peu migré en altitude (moins de 15 m/décennie).

Les recherches montrent que les interactions entre espèces sont susceptibles de changer à plusieurs niveaux trophiques par le biais de décalages phénologiques (influences climatiques sur le développement saisonnier des organismes vivants (floraison, coloration, hibernation, migration…) et spatiaux.

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