Un rapport réalisé par Environmental Paper Network, une coalition d’ONG, reproche au géant du papier Asia Pulp and Paper (APP) son incompétence à respecter ses propres engagements en matière de durabilité.
Asia Pulp and Paper (APP) est un des principaux producteurs de pâte à papier du monde. L’enseigne indonésienne avait déclaré en 2013 vouloir se tourner vers une production plus responsable en adoptant de nouvelles normes environnementales et sociales. Cette décision a été prise à la suite de nombreuses années de destruction de la forêt tropicale et de préjudices aux communautés locales de Sumatra où se trouvent les concessions de l’entreprise. Un rapport réalisé par Environmental Paper Network (EPN), une coalition de 140 ONG, montre qu’APP n’a pas su tenir ses engagements fixés il y a 7 ans. Selon le document, APP continue de contribuer à la déforestation et aux incendies de la forêt tropicale, de créer des conflits sociaux dans les zones où l’entreprise opère, et elle n’aurait pas tenu ses promesses de réhabiliter les tourbières dégradées.
Le rapport dénonce le manque d’attention des clients et des banques qui font affaire avec APP, lui permettant ainsi de violer ses propres engagements en termes de conservation des forêts et de droits de l’homme. ENP a écrit aux banques internationales pour leur demander d’arrêter de financer l’entreprise jusqu’à ce qu’une enquête indépendante digne de confiance ait prouvé qu’APP et ses filiales ont effectivement amélioré leurs pratiques et remédié aux dommages causés.
En 2013, APP s’était engagée à mettre fin à la déforestation dans ses concessions indonésiennes. Le rapport démontre en effet une diminution du défrichement… mais une augmentation des incendies pour la destruction des tourbières. En 2015, la superficie totale brûlée dans les concessions d’APP dans la province de Sumatra du Sud était de 293 065 hectares dont près des trois cinquièmes constituaient des tourbières à forte densité de carbone. En 2019, une surface de 60 000 hectares a également fini en cendres. Le rapport indique que cela serait dû au dessèchement de la tourbe, rendant cet écosystème plus fragile et inflammable.