Les Nations unies ont inscrit au patrimoine agricole mondial un système de production local à l’est du Brésil préservant environnement et biodiversité.
L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a reconnu le système agricole brésilien des cueilleurs de fleurs « sempre-vivas« , dans la chaîne montagneuse de l’Espinhaço, comme « système ingénieux du patrimoine agricole mondial« . Ce registre, créé en 2002 par l’agence onusienne, distingue une production traditionnelle oeuvrant à la sécurité alimentaire des communautés, respectueuse de la biodiversité, de la vie sauvage et des savoirs autochtones « tout en contribuant à la formation de paysages remarquables« .
Sur les 59 sites dans 22 pays différents déjà inscrits au registre SIPAM, c’est la première fois que l’Onu distingue un site au Brésil, un pays où les intérêts de l’agriculture intensive et industrielle sont défendus au plus haut niveau par le gouvernement Bolsonaro. L’Espinhaço, dans le nord de l’Etat du Minas Gerais, est recouvert d’une savane, où les agriculteurs locaux pratiquent la cueillette des fleurs « sempre-vivas« , alliant cette activité à du maraîchage agroforestier, du pâturage par le bétail et de la culture de jardins potagers et de champs au pied des collines, pratiqués à différentes altitudes, indique la FAO.
Ce système complexe se base sur une « connaissance profonde des cycles naturels, des écosystèmes et de la flore autochtone« , ainsi que sur « des pratiques traditionnelles » transmises d’une génération à l’autre depuis plus d’un siècle, qui permettent aux habitants « de vivre en harmonie avec l’environnement tout en garantissant leur sécurité alimentaire et leurs moyens d’existence« , ajoute la FAO. En respectant les cycles naturels, et des pratiques traditionnelles pour se déplacer, les agriculteurs participent à la sauvegarde de cultures et de végétations natives, en leur permettant de se régénérer.
Créé par la FAO lors du Sommet mondial pour le développement durable en 2002, le registre SIPAM reconnaît 33 sites en Asie, trois en Afrique, six en Afrique du Nord et au Proche-Orient et trois en Amérique Latine. En Europe, deux sites sont distingués, en Espagne : la production de sel dans la vallée Anana et le système de production de raisins de Malaga en Axarquia. L’agriculture brésilienne basée sur un système industriel de production intensive est en plein développement, encouragée par le gouvernement Bolsonaro. Cette année, le pays devrait détrôner pour la première fois les Etats-Unis en devenant premier producteur mondial de soja.