Le nombre d’incendies de forêt en Amazonie brésilienne a augmenté de 30% en 2019 par rapport à l’année précédente, et la déforestation y a également augmenté de 85%, a indiqué l’Institut national de recherches spatiales.
D’après l’Institut national de recherches spatiales (INPE) du Brésil, les feux de forêts ont augmenté de 30% en 2019 par rapport à 2018. C’est dans le Pantanal, plus grande zone humide de la planète et sanctuaire de la biodiversité, que la hausse a été la plus forte, avec six fois plus d’incendies sur un an. Un total de 89.178 foyers d’incendie ont été détectés en Amazonie brésilienne en 2019, par rapport aux 68.345 de 2018, selon ces données. Pour le seul mois d’août, 30.901 incendies ont été enregistrés. Cette recrudescence des feux de forêt en Amazonie, essentiellement le fait de la déforestation, avait soulevé de vives critiques dans la communauté internationale, notamment en France, à l’encontre de l’administration du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, favorable à des projets de développement économique, notamment minier, en Amazonie. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
La déforestation en Amazonie brésilienne a atteint des niveaux record l’an dernier, dépassant les 10.000 km2 entre août 2018 et juillet 2019, pour la première fois depuis 2008. Le nombre d’incendies en Amazonie avait été plus élevé en 2017, avec 107.439 foyers, mais loin du record de 2004 (218.637 foyers).
Le même INPE a par la suite indiqué que la déforestation en Amazonie brésilienne a
touché 9.166 km2 en 2019, une augmentation de 85% par rapport à 2018. En 2018, le système Deter de l’INPE, basé sur des alertes de déforestation identifiées par satellite, avait identifié 4.946 km2 de forêt déboisés. La déforestation est un sujet sensible au Brésil, où Jair Bolsonaro a défrayé la chronique en août en tentant de minimiser la recrudescence d’incendies de forêt qui avaient choqué le monde entier. Pour ce climato-sceptique assumé, les campagnes internationales de défense de l’Amazonie sont des atteintes à la souveraineté du Brésil qui masquent une volonté de la part de certains pays de se saisir de ces richesses. En août, l’ex-président de l’INPE, Ricardo Galvao, avait été limogé par le gouvernement Bolsonaro après avoir été accusé d’exagérer l’ampleur de la déforestation.
En décembre, M. Galvao a été choisi parmi les dix scientifiques les plus importants de l’année par la revue de référence britannique Nature. Dans son rapport annuel rendu public mardi, l’ONG Human Rights Watch a pointé du doigt la politique environnementale actuelle du Brésil. « Le gouvernement Bolsonaro doit arrêter d’affaiblir les protections environnementales et adopter des mesures contre les groupes criminels qui détruisent la forêt amazonienne, menaçant et attaquant les défenseurs de la forêt« , a dénoncé HRW. « Sans aucune preuve, le gouvernement a incriminé les ONG pour les incendies en Amazonie, tout en échouant dans le combat contre des groupes criminels qui déboisent et brûlent la forêt pour installer à sa place des champs et des pâturages« , poursuit le rapport.
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