Ours des Pyrénées: les prédations en baisse selon l’Etat

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Le bilan 2020 sur les prédations d’animaux attribuées à l’ours des Pyrénées, notamment des brebis, reflète une baisse par rapport à 2019, selon un décompte des services de l’État.

L’année 2020 a surtout été marquée par la mort de trois ours, toutes trois imputables à l’homme : deux ont été abattus, un a semble-t-il été empoisonné. Du jamais vu. « Le bilan des dommages 2020 sur le massif des Pyrénées montrant une stabilisation du nombre de constats réalisés et une baisse du nombre des victimes de prédation », a précisé la préfecture d’Occitanie après une réunion vendredi du groupe « Pastoralisme et ours », rassemblant élus, services de l’État et associations pro et anti-ours.

La préfecture estime que le « renforcement des dispositifs de protection et d’accompagnement des éleveurs et des bergers » a pesé, et pointe aussi le « raccourcissement de la saison d’estive cette année, et d’autres éléments conjoncturels ». « Il convient de rester prudent dans l’interprétation de ce bilan », conclut la préfecture. En 2019, le nombre d’animaux indemnisés par l’État s’est monté à 1.173. Alain Reynes, figure pro-ours, salue « la légère baisse » des morts d’animaux attribuées à l’ours, et souligne avant tout que 2020 est « une année extraordinaire, avec 12 naissances d’oursons, et 3 ours tués ».

Pour son association Pays de l’Ours, et les autres organisations pro-ours, le défi est désormais d’obtenir de nouveaux lâchers d’ours dans les Pyrénées. « On a posé la question du remplacement des ours tués, comme l’Etat s’y est engagé, on n’a pas eu de réponse, relate Alain Reynes. Le remplacement est impératif. Si les ours ne sont pas remplacés et les auteurs ne sont pas condamnés, c’est inacceptable. Le minimum urgent est de lâcher plusieurs mâles et plusieurs femelles ». En avril, un ours a été retrouvé mort dans le val d’Aran (Espagne), empoisonné selon la presse espagnole. En juin, un deuxième a été abattu près de la station de ski de Guzet dans l’Ariège. Le troisième a été tué d’un coup de feu en novembre en Aragon (Espagne).

Selon Alain Reynes, 50 à 60 ours vivent dans les Pyrénées, de part et d’autre de la frontière. « La population d’ours reste en danger critique d’extinction, mais elle augmente », souligne-t-il. L’ours des Pyrénées étant menacé d’extinction, la France a engagé dans les années 1990 un programme de réintroduction d’ours venant de Slovénie, soulevant l’opposition des éleveurs. Début décembre, la Commission européenne a préconisé « le suivi des recommandations de réintroduction menées par l’expertise scientifique du Muséum national d’histoire naturelle et la mise en oeuvre du plan d’actions ours brun 2018-2028 ». Ce plan prévoit de remplacer tout plantigrade mort à cause des activités humaines.