La marée noire consécutive à l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, en 2010, a eu des conséquences désastreuses sur la santé des dauphins du Golfe du Mexique : surmortalité, déficit de naissances, maladies pulmonaires chroniques, entre autres.
C’était il y a un peu plus de 10 ans : le 20 avril 2010, la plateforme pétrolière Deepwater Horizon explosait dans le Golfe du Mexique, un des sites les plus biodivers au monde avec pas moins de 15 419 espèces marines répertoriées, provoquant la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis avec le déversement de 507 millions de litres de pétrole dans la mer pendant près de 87 jours. Récemment, la National Marine Mammal Foundation (NMMF), basée à San Diego, s’est focalisée sur l’impact de la catastrophe sur les populations de dauphins. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
L’une des conséquences directement consécutives à la catastrophe a été la surmortalité de certaines espèces de dauphins : outre 1141 échouages dans le nord du Golfe, les populations de grands dauphins (tursiops truncatus) de la baie de Barataria, du Delta du Mississippi et du détroit du fleuve ont depuis été réduites de respectivement 50%, 70% et 60%.
Exposés aux émanations des hydrocarbures, les dauphins ont vu par ailleurs leur santé se détériorer au fil des années, comme le montrent les recherches du Dr Cynthia Smith, directrice exécutive et directrice médicale de la NMMF. Ils ont déclaré des maladies pulmonaires, avec une aggravation dans le temps des symptômes respiratoires chroniques. Leur système immunitaire a également été affecté, avec une augmentation des cas d’infection et de maladie depuis 10 ans.
Enfin, les capacités de reproductions des dauphins du Golfe ont été altérées suite à la marée noire : De 2010 à 2015, près de 75 % des femelles ont fait des fausses couches ou ont mis au monde des delphineaux mort-nés. En 2018, seul 20 % des gestations ont été menées à leur terme avec succès dans la baie de Barataria et dans le détroit du Mississippi, contre 65 % pour la même espèce mais dans une autre zone géographique. Et selon les auteurs de ces recherches, ce taux de reproduction ne devrait pas s’améliorer tant que la santé globales des femelles reproductrices ne sera pas meilleure. Ainsi, d’après les projections du Gulf Spill Restoration, site du gouvernement dédié à la remise en état du golfe, les populations de grands dauphins ne seront pas rétablies avant 2050.
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