Comment la biodiversité peut contribuer à la croissance des économies (2 mn)

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Le Royaume-Uni a annoncé la création d’un panel d’experts dont l’objectif sera de réfléchir à la valeur financière de la biodiversité mondiale, et les conséquences que son appauvrissement sans précédent pourrait avoir sur les économies.

Dans quelle mesure les espèces et les écosystèmes contribuent-ils à la taille et à la croissance des économies ? Le Trésor britannique  a annoncé en Septembre dernier la formation d’un groupe d’experts afin de réfléchir à la valeur financière de la biodiversité mondiale, et les conséquences que son appauvrissement sans précédent pourrait avoir sur les économies. Le panel sera présidé par l’économiste Partha Dasgupta de l’Université de Cambridge. Le naturaliste David Attenborough en sera le visage public et l’équipe soumettra son rapport à temps pour la conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (CBD) des Nations-Unies, qui se tiendra en Chine en octobre 2020. Le panel a lancé un appel à la preuve. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

L’évaluation de la contribution de la biodiversité à la croissance économique pose plusieurs questions, car elle peut prendre différentes formes. « Prenons la contribution des insectes pollinisateurs à l’économie : cela peut être calculé en calculant le coût des humains ou des machines nécessaires pour effectuer ces tâches si les populations d’abeilles disparaissaient, explique Nature, le journal international de la science, dans un éditorial. Par contre, l’évaluation d’un lac est plus complexe. Une méthode consiste à demander aux personnes interrogées dans le cadre d’enquêtes combien elles pourraient payer pour profiter du lac et de ses environs. Mais cela suppose que les répondants acceptent le principe du paiement pour ses avantages. Certains pourraient soutenir que les espaces publics font partie d’un bien commun commun et qu’ils sont déjà payés par l’impôt. D’autres pourraient dire que la valeur du lac pour eux est trop grande pour être mesurée en dollars et en cents. »

En soi, la question de la valeur financière de la nature est controversée : la croissance économique continue et ses avatars (production, consommation) étant un facteur de perte de biodiversité, certains dénoncent que cette dernière soit envisagée comme contributrice à la croissance des économies. L’équipe de Dasgupta tentera de concilier ces points de vue et consultera les membres de La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques biodiversité (IPBES), qui entreprend également une évaluation mondiale de la valeur de la biodiversité et fait face aux mêmes défis. « Il est important d’établir la valeur de la biodiversité pour les économies, en partie parce que cela aidera les décideurs de tous les pays à comprendre que la perte de la nature a un coût. Mais en même temps, une évaluation économique doit tenir compte des perspectives des sciences humaines, des pays en développement et des membres des communautés autochtones », conclut Nature dans son éditorial.

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