Des multinationales telles PepsiCo, Kellogg’s et Johnson&Johnson refusent de révéler la provenance de leur huile de palme, a dénoncé lundi l’ONG Greenpeace, reprochant à ces grandes marques de ne pas respecter leurs promesses de lutter contre la déforestation.
L’huile de palme est présente dans de nombreux produits — des biscuits aux cosmétiques en passant par le biocarburants — et sa production contribue à la déforestation des zones tropicales, menaçant des espèces comme le tigre de Sumatra et l’orang-outan. Seize multinationales parmi les plus grands noms de marques de produits de consommation courante ne sont pas en bonne voie pour mettre fin à la déforestation via leurs chaînes d’approvisionnement d’ici à 2020, malgré leurs promesses en ce sens, affirme Greenpeace dans un rapport. L’ONG avait demandé en janvier dernier aux multinationales de révéler les détails sur leurs approvisionnements en huile de palme, et la moitié seulement des grands groupes concernés avait accepté de dévoiler ces informations. L’autre moitié, incluant des multinationales comme Ferrero, Hershey, Kellogg’s, Kraft Heinz, Johnson&Johnson, PepsiCo, PZ Cussons et Smucker’s, a refusé, ajoute Greenpeace. « Les marques ont promis maintes fois de mettre fin à la déforestation d’ici à 2020. Alors qu’il reste moins de deux ans, elles ne sont plus en mesure d’y arriver, a déclaré Kiki Taufik, responsable de la campagne contre la déforestation en Indonésie pour Greanpeace Asie du Sud-Est. « Certaines, telles Nestlé et Unilever, se sont prononcées clairement là-dessus. D’autres, parmi lesquelles PZ Cussons, Johnson&Johnson et Kraft Heinz, continuent de laisser les consommateurs dans l’ignorance », a-t-il ajouté. Aucune de ces sociétés contactées par l’AFP n’était joignable dans l’immédiat pour réagir. Chaque année en Indonésie, les incendies de forêts – allumés pour l’essentiel illégalement afin de défricher et de fertiliser des terres pour accroître notamment les plantations d’huiles de palme – détruisent des centaines de milliers d’hectares. Seule une minorité de plantations respectent actuellement les normes locales relativement souples pour l’exploitation de l’huile de palme, un secteur stratégique en Indonésie, qui contribue largement aux exportations, selon des ONG.