Les négociations de la 37e réunion de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), se sont soldées par un échec, en raison de la forte opposition des deux Etats.
La France, qui parrainait le projet, « regrette »l’échec ce projet « de création d’aires marines protégées dans les mers australes visant à protéger la biodiversité et les écosystèmes et à renforcer la résilience de la faune et de la flore marines face aux effets du réchauffement climatique », indique le quai d’Orsay dans un communiqué. « l’heure est à la déception pour toute l’équipe de Greenpeace et les 2,7 millions de personnes qui, dans le monde entier, ont signé notre pétition pour la protection de l’océan Antarctique et ont participé à notre campagne», écrit de son côté Greenpeace. Sur les 25 États membres de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), 22 soutenaient la création du plus grand sanctuaire marin de la planète dans l’océan Antarctique (dont la France). Mais étant donné que les décisions sont prises au consensus (tous les membres doivent être d’accord), il a suffit que trois pays s’y opposent pour que ce projet de protection tombe à l’eau. Les délégations chinoise,norvégienne et russe ont ainsi réussi à faire couler le processus de négociation, notamment en jouant la montre afin de ne pas avoir à négocier les arguments scientifiques.
De son côté, la France gère dans les terres australes sa plus vaste réserve naturelle nationale. Le deuxième plan de gestion de cette réserve, qui couvrira les années 2018 à 2227, était ouvert à la consultation publique jusqu’au 14 novembre. Il s’articule autour de 7 enjeux de conservation et 2 facteurs clés de réussite. Il identifie 95 actionsqui s’inscrivent en grande partie dans la continuité du premier plan de gestion (études et suivis long terme sur les oiseaux, pinnipèdes et communautés végétales ; réduction de l’empreinte écologique des bases permanentes ; renforcement des mesures de biosécurité, notamment sur l’ensemble du fret et ce afin de limiter les risques d’introduction et de dispersion d’espèces exotiques ; gestion des mammifères introduits, etc.). Ce nouveau plan de gestion devrait également permettre d’améliorer les connaissances sur les espèces, milieux et fonctionnement des écosystèmes marins, ainsi qu’assurer le maintien des ressources halieutiques sur le long terme, en limitant les impacts des pêcheries australes qui sont désormais incluses dans le périmètre de la Réserve.
Le plan de gestion 2018-2027 de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises a été validé fin 2017 par les deux instances de gouvernance de la Réserve naturelle (Comité de l’environnement polaire, qui fait office de conseil scientifique de la Réserve, et Conseil consultatif des TAAF, qui fait office de comité consultatif de la Réserve). Il a par ailleurs été présenté à la Commission Espaces Naturels du Conseil national pour la protection de la nature (CNPN) le 19 juin 2018 : cette étape cruciale dans le processus de validation du document a recueilli un avis favorable à l’unanimité.