La justice a rejeté une requête de la Région Ile-de-France, qui souhaitait expulser les manifestants qui bloquent régulièrement le chantier d’aménagement d’une base de loisirs dans une forêt sauvage de Romainville (Seine-Saint-Denis).
Cette requête en référé (procédure d’urgence), déposée au tribunal administratif de Montreuil, visait à obtenir un feu vert pour déloger un petit groupe d’opposants qui dénonce « l’absurdité d’un projet anachronique »en occupant ce chantier lancé début octobre. Mi-octobre, la présidente (LR) de la région Valérie Pécresse avait également écrit au gouvernement pour réclamer « l’intervention des forces de police ». Sa requête n’a pas été jugée recevable car, si des opposants « se sont effectivement introduits à plusieurs reprises sur le chantier, l’instruction du dossier ne fait pas apparaître que le site serait encore illégalement occupé« , selon la décision du tribunal, consultée par l’AFP. Sollicitée par l’AFP, la Région a dit « prendre acte de la décision, même si elle est surprenante au regard de la réalité décrite et rapportée par les photos.Nous allons reprendre les travaux pour ce projet de promenade écologique, de poumon vert en Ile-de-France, a-t-elle aussi assuré, tout en prévenant qu’elle déposerait un nouveau référé si de nouvelles intrusions et/ou blocage »étaient constatés. Les opposants au projet se sont quant à eux réjouis « d’une première victoire juridique ». Le « Collectif des amis de la Corniche des forts » dénonce le défrichage de 2.000 arbres sur un site de 27 hectares fermé au public depuis 1965, où une végétation foisonnante, enchevêtrement d’arbres, de lianes et de ronces, s’est développée sur d’anciennes carrières de gypse. A l’étude depuis une vingtaine d’années, un projet de base de loisirs de 7 hectares a été entériné par la Région pour un coût de plus de 12 millions d’euros, l’un des plus importants chantiers pour la région Ile-de-France. En 2020, il devrait notamment rassembler des jeux pour enfants et des agrès sportifs, mais aussi un poney-club et de l’accrobranche. Le 14 octobre, une semaine après la publication d’un rapport alarmant du GIEC (groupe d’experts sur le climat de l’ONU), 150 personnes avaient fait une chaîne humaine devant le bois.