Un marsupial australien amateur de truffes connu sous le sobriquet de « rat-kangourou » a subi un déclin dramatique de ses populations et risque l’extinction si des mesures urgentes ne sont pas prises, a prévenu jeudi une ONG.
Il ne reste plus que deux populations de bettong du Nord sur les côtes tropicales humides du Nord de l’Etat du Queensland, explique World Wildlife Fund (WWF) dans un rapport. Ils sont tout au plus 2.500 individus, soit un recul de 70% sur 30 ans. Ces animaux nocturnes qui font la taille d’un lapin sont menacés par les chats retournés à l’état sauvage, la déforestation et les feux de forêt, lesquels sont devenus plus fréquents et plus féroces à la faveur du changement climatique. « Nous savons qu’avec le changement climatique, un gigantesque feu de forêt pourrait survenir très prochainement, a déclaré Tim Cronin, directeur de WWF pour la préservation des espèces en Australie, dans un communiqué. Quand on a une population isolée, et c’est tout, les risques sont très élevés ». D’après WWF, il faut absolument établir « une population » de bettongs du nord qui servirait « d’assurance » et qui serait protégée des feux de forêts et des prédateurs. Il faut aussi songer à faire passer la classification des « rat-kangourous » d’espèce « en danger » à espèce « en danger critique ». « Il n’est pas trop tard pour le bettong du nord mais notre fenêtre de tir se réduit rapidement ». Le bettong du nord figure parmi les principaux animaux à consommer des truffes, dont il disperse les spores, participant ainsi à la création d’un écosystème particulier. « Il joue un rôle écologique unique dans la végétation. Si on le perd, et si on perd les espèces similaires, on peut risquer l’effondrement écologique », selon M. Cronin.