Le braconnage d’éléphants en Afrique a chuté en 2016, pour la 5e année consécutive, mais leur population continue de diminuer en raison des conflits et des activités humaines, a souligné lundi un rapport de la convention CITES.
Le commerce illégal d’ivoire reste très actif, comme en témoigne le nombre de saisies totalisant près de 40 tonnes enregistré l’an dernier, un record depuis l’interdiction du commerce d’ivoire en 1989, ajoute le rapport de la Convention sur le commerce international des espères de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). La baisse du braconnage a été surtout significative dans l’est de l’Afrique. « Au cours des dix dernières années, l’Afrique orientale (…) a perdu près de 50% de ses éléphants, a rappelé John Scanlon, secrétaire général de la CITES. Depuis un pic en 2011, il y a eu une baisse régulière du braconnage et l’analyse de 2016 montre que le niveau est retombé en dessous de celui d’avant 2008. »
En Afrique australe, le Botswana continue à abriter la plus grande population d’éléphants. Leur nombre s’est accru en Namibie et en Afrique du Sud, ajoute le rapport, qui déplore en revanche que le massacre d’éléphants reste très élevé en Afrique centrale. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), citée dans le rapport, la population des éléphants d’Afrique s’est réduite de 111.000 au cours des 10 dernières années. Le rapport relève qu’un nombre croissant d’éléphants sont illégalement tués dans les conflits en Afrique et meurent en raison de la diminution de leur espace vital provoquée par les activités humaines. Parallèlement à la baisse du braconnage, le commerce illégal d’ivoire a, lui, atteint des records l’an dernier.
Cela « peut être le résultat des efforts des douanes et de la police et d’une plus grande vigilance du secteur des transports, a estimé M. Scanlon. Mais le record de saisies en 2016 peut aussi signifier que les trafiquants d’ivoire ont été influencés par la perspective de contrôles renforcés, de l’interdiction imminente de l’ivoire dans plusieurs pays et de la baisse anticipée des prix (…) et ont décidé de vendre dans la panique ». Le rapport rappelle que les défenses d’éléphants qui arrivent sur les marchés d’Asie excèdent la demande des consommateurs.