Le commerce illégal d’oiseau remplit les assiettes chypriotes
Quelque 2,3 millions d’oiseaux ont été tués à l’automne 2016 à Chypre, dont 800 000 sur une base militaire britannique, ont dénoncé jeudi des organisations de défense de l’environnement. Le braconnage est interdit sur l’île de Méditerranée et lieu de passage majeur pour les migrateurs, mais des oiseaux chanteurs dont des merles et des fauvettes à tête noire sont souvent piégés dans des filets ou des branches collantes puis cuisinés pour un plat très convoité mais interdit, l’« ambelopoulia ».
Servi discrètement dans certains restaurants, ce plat coûte entre 40 et 80 euros, pour une douzaine d’oiseaux. Ce commerce illégal est estimé à 15 millions d’euros par an par les services de l’Etat chargés de la lutte contre le braconnage. Le taux de braconnage de l’automne dernier a atteint des niveaux record, ont dénoncé BirdLife Cyprus et la Société royale britannique pour la protection des oiseaux (RSPB). Jonathan Hall de la RSPB a appelé le gouvernement britannique à « mettre fin à l’abattage illégal d’oiseaux à Dhekelia », une base britannique dans le sud de l’île.
La façon la plus efficace de lutter contre le braconnage serait d’abattre les arbres d’acacia plantés par les chasseurs pour tromper les oiseaux, estime l’ONG qui accuse les autorités de la base britannique de ne pas déployer assez d’efforts et de céder aux pressions des braconniers. Le ministère de la Défense britannique a affirmé que l’armée britannique sur l’île était engagée à combattre « le trafic illégal d’oiseaux », mettant en avant « un nombre record d’arrestations, d’amendes et de saisie d’équipement » l’année dernière.