Plusieurs centaines d’écologistes et autant de gardes forestiers ont manifesté mardi à Cracovie en marge d’une réunion du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco qui doit se pencher mercredi sur la situation de la grande forêt polonaise de Bialowieza.
Bialowieza est l’une des dernières grandes forêts d’Europe, en partie primaire, et abrite une faune unique. Elle est protégée dans le cadre du réseau européen Natura 2000 et est inscrite sur la liste du patrimoine naturel mondial de l’Unesco. Les écologistes, dont des responsables de Greenpeace, protestaient contre les coupes massives autorisées par le ministère de l’Environnement dans le cadre de la lutte contre une invasion d’insectes xylophages. « J’aime la forêt », « La forêt doit rester sauvage », clamaient leurs banderoles. Les gardes forestiers, séparés d’eux par un cordon de policiers, faisaient du bruit pour couvrir les voix de leurs adversaires et scandaient des slogans en soutien au ministre de l’Environnement Jan Szyszko et au directeur des Forêts Domaniales Konrad Tomaszewski. Ces derniers affirment que l’abattage des arbres ne vise que la protection de Bialowieza, tandis que les écologistes y voient une couverture pour une opération purement commerciale du « lobby forestier » et soutiennent que « la forêt se défendra elle-même toute seule ».
Le Comité de l’Unesco doit se pencher mercredi sur la situation de cette forêt, située à la frontière avec le Belarus. Selon un projet de document publié sur le site de l’Unesco, il devrait exprimer son « inquiétude » et demander l’envoi d’une mission pour évaluer la situation. La position de l’Unesco s’appuie partiellement sur celle de la Commission européenne qui a adressé fin avril un « dernier avertissement » à la Pologne, demandant à Varsovie de « s’abstenir de pratiquer une exploitation forestière à grande échelle » à Bialowieza. Le ministre polonais de l’Environnement a invité mardi les responsables du Comité du Patrimoine de l’Unesco à se rendre samedi sur place.