Afrique : les chiens sauvage malades de l’homme

Photo d'illustration ©FotoshopTofs de Pixabay

1376
⏱ Lecture 2 mn.

Une étude publiée dans la revue Ecology and Evolution a analysé les chiens sauvages d’Afrique aussi – appelés lycaons – pour comprendre si les fortes chaleurs sont corrélées à une augmentation de la mortalité. Il s’avère que l’homme est responsable de près de la moitié des décès.

Un groupe de chercheurs a examiné trois populations de chiens sauvages d’Afrique au Botswana, au Kenya et au Zimbabwe pour comprendre si les fortes chaleurs induisent une augmentation de la mortalité. Les chiens sauvages d’Afrique (Lycaon pictus) sont la deuxième espèce carnivore la plus menacée d’Afrique, avec moins de 700 couples reproducteurs et une aire de répartition réduite à seulement 7 % de son étendue historique. Les recherches publiées dans la revue Ecology and Evolution montrent qu’au Botswana et au Kenya, les températures élevées sont liées à l’augmentation du taux de mortalité des chiens adultes. Le site du Kenya a montré la plus forte relation entre l’augmentation de la température et les décès liés aux conflits avec la faune sauvage, tandis que le site du Botswana a montré une forte relation entre l’augmentation de la température et les décès d’origine naturelle. Les auteurs expliquent que cette dernière situation est sûrement due au fait que le site du Botswana se trouve dans une zone protégée au niveau national avec peu d’interactions humaines.

Il a été noté que 44 % de tous les décès de chiens sauvages d’Afrique au cours de l’étude ont pu être directement liés à l’homme, à savoir des meurtres intentionnels, des pièges à collets, des décès sur la route et la transmission de maladies par des chiens domestiques. Les autres décès étaient d’origine naturelle, à savoir des combats entre espèces, des décès causés par d’autres prédateurs et des blessures subies à la chasse. Comprendre comment l’augmentation de la température entraîne une augmentation des décès liés à l’activité humaine est assez complexe, mais les auteurs ont réussi à mettre le doigt sur une théorie.

En effet, les chiens sauvages africains chassent généralement à l’aube et au crépuscule, lorsque les températures sont plus fraîches. Les jours particulièrement chauds, leur période de chasse est raccourcie, ce qui les pousse à chasser dans de nouvelles régions. Le raccourcissement des heures de chasse à l’aube et au crépuscule signifie également une diminution de l’ensoleillement pendant la chasse, ce qui fait que les chiens sauvages d’Afrique sont plus souvent victimes des accidents de la route. Le temps chaud et sec conduit également les éleveurs et leur bétail vers de nouvelles zones de pâturage pour des raisons similaires. La probabilité d’un chevauchement entre les chiens et les pasteurs est donc plus élevée, ce qui entraîne des conflits avec la faune sauvage. Comme les chiens sauvages africains chassent parfois le bétail, ce chevauchement augmente le risque que les éleveurs tuent directement les chiens par vengeance. Étant donné que les éleveurs et les chasseurs se déplacent souvent avec des chiens domestiqués, il existe également un risque accru de propagation de maladies des chiens domestiqués aux chiens sauvages.

Consulter l’étude