Une nouvelle analyse du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) estime qu’entre 2012 et 2019, 2,6 milliards de dollars US de viande de requin et de raie ont été échangés dans le monde. L’ONG explique que ces animaux « migrent » davantage en étant morts que de leur vivant.
La viande de requin et de raie attire la curiosité des consommateurs particulièrement en Asie, où la consommation de soupe d’ailerons de requin est la plus élevée. Il s’agit même d’un des moteurs de la surexploitation des requins et des raies. Un nouveau rapport du Fonds Mondial pour la nature (WWF) met en lumière un commerce mondial de viande de requin et de raie bien plus important, complexe et opaque que l’on pourrait l’imaginer et qui alimente la surpêche et l’appauvrissement des espèces. D’après cette analyse, entre 2012 et 2019, 2,6 milliards de dollars US de viande de requin et de raie ont été échangés dans le monde. L’Espagne serait le premier exportateur mondial (vers 85 pays et territoires différents), l’Italie le premier importateur et l’UE représentant environ 22 % du commerce mondial de viande de requin.
Le WWF montre que jusqu’à Jusqu’à 100 millions de requins sont tués chaque année. Certaines populations ont diminué de plus de 95 % en raison de la surpêche. Aujourd’hui, 36 % des plus de 1 200 espèces connues de requins et de raies sont menacées d’extinction. Dans son rapport le WWF met en avant les principaux importateurs et exportateurs comme l’Italie et l’Espagne, mais également les négociants qui jouent un rôle d’intermédiaires. Pour la viande de requin, les ponts commerciaux les plus importants se situent entre le Japon et l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Espagne, le Portugal et l’Espagne, le Japon et le Panama, et la Chine et le Japon. En ce qui concerne la viande de raie, le réseau commercial est moins diversifié. Les échanges entre l’Argentine qui est un pays exportateur et la Corée du Sud qui importe, dominent largement le marché.
Le WWF note que les importations de l’Union Européenne représentent 17,3 % du total des transactions dans le réseau mondial depuis 2000. Par conséquent, l’UE a un rôle important à jouer dans la régulation du commerce mondial des produits dérivés des requins et raies. En Effet, Les États membres de l’UE comptent non seulement certains des négociants les plus importants en termes de volume et de valeur, mais ils servent également de passerelles commerciales importantes entre des parties clés du réseau mondial. Cela signifie que ces négociants peuvent avoir un impact majeur sur les prix et le flux des volumes échangés.