🔻 Les politiques environnementales des banques sont trop timorées pour protéger l’Amazonie

Photo d'illustration ©deltreehd de Pixabay

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Un nouveau rapport d’Amazon Watch et de Stand Earth révèle que la plupart des banques n’ont pas réussi à mettre en œuvre des politiques qui permettraient d’éviter les pires impacts de l’industrie pétrolière en Amazonie.

La plupart des banques européennes et américaines sont investies dans l’extraction pétrolière qui menace la biodiversité amazonienne. Chacune d’entre elles a pourtant des politiques de risques environnementaux et sociaux (ESR). Seulement, selon un nouveau rapport d’Amazon Watch et Stand Earth, celles-ci ne sont pas assez fortes pour prévenir des impacts de l’industrie pétrolière en Amazonie. Le rapport a attribué des notes à 14 banques sur la base d’une analyse de leurs politiques ESR et de leur portefeuille actuel d’investissements. Onze d’entre elles ont été classées comme présentant un risque « élevé » ou « très élevé » de contribuer à la déforestation, à la corruption, à la pollution et à la violation des droits des autochtones. Les 14 banques étudiées sont : Rabobank, ABN AMRO, ING, BNP Paribas, UBS, Société Générale, Crédit Suisse, Natixis, Crédit Agricole, Citigroup, Goldman Sachs, Deutsche Bank, HSBC et. JPMorgan Chase.

Les banques les plus mal notées en raison de la faiblesse de leurs politiques ESR et de leur forte exposition aux investissements dans le commerce du pétrole en Amazonie sont, JPMorgan Chase, HSBC et Deutsche Bank. Le rapport cite la Deutsche Bank comme ayant des politiques de protection de la biodiversité particulièrement faibles, parallèlement à ses investissements importants dans des compagnies pétrolières publiques telles que Petrobras au Brésil, PetroAmazonas en Equateur et Ecopetrol en Colombie. Les banques néerlandaises Rabobank, ABN AMRO et ING ont été classées comme ayant une combinaison de politiques de gestion des risques relativement fortes et une faible exposition au commerce du pétrole amazonien. Ces banques ne sont pas pour autant exemplaires puisque la meilleure note attribuée reste un « B ».

Le rapport indique que les politiques de certaines banques visant à les empêcher de financer l’exploration ou l’extraction pétrolière dans des régions de l’Amazonie où la biodiversité pourrait être menacée ne s’appliquent généralement qu’aux zones protégées, ce qui les rend peu efficaces. « Dans la plupart des cas, elles ne prévoyaient pas d’exclusion pour les territoires indigènes, alors que 45 % de la nature sauvage de l’Amazonie s’y trouve », précise le document. Il ajoute par ailleurs que « la plupart des banques n’ont pas de politiques les empêchant de financer des entreprises ayant des antécédents de pollution ou de corruption. UBS, Société Générale, Crédit Suisse, Natixis, Goldman Sachs, Citigroup et Crédit Agricole étaient toutes liées à des facilités de crédit renouvelables (FCR) accordées au groupe Gunvor, basé à Chypre, par exemple, dont on a récemment découvert qu’il avait participé à un système de corruption massive visant à obtenir des contrats pétroliers en Amazonie équatorienne ».

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