Réchauffement climatique : l’adaptation est aussi à la traîne (ONU)

Photo d'illustration ©Capture d'écran rapport ONU

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Les fonds consacrés dans le monde aux mesures d’adaptation aux effets de plus en plus dévastateurs du changement climatique sont nettement insuffisants, avertit un rapport de l’ONU jeudi 14 janvier.

L’adaptation, c’est-à-dire les mesures pour réduire l’exposition et la vulnérabilité des pays et populations aux effets du changement climatique, est un point important de l’accord de Paris de 2015 visant à limiter le réchauffement, qui insiste notamment sur les besoins d’aide en la matière des pays en développement, souvent les plus exposés. Mais les niveaux actuels de financement, à quelque 30 milliards de dollars par an, sont loin de couvrir les besoins des seuls pays en développement, actuellement estimés à 70 milliards par an et qui devraient atteindre 140 à 300 milliards en 2030 et 280 à 500 milliards en 2050, relève le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE).

Des mesures « loin d’être à la hauteur« , selon le PNUE, qui appelle à « renforcer de toute urgence et mettre en œuvre plus rapidement » les financements publics et privés en faveur de l’adaptation, notamment par les « solutions basées sur la nature« , comme la protection et la restauration d’écosystèmes vulnérables (reforestation par exemple). « La vérité crue, c’est que le changement climatique est déjà là. Ses effets vont s’intensifier et frapper le plus fort les pays et les communautés vulnérables, même si nous atteignons l’objectif de l’accord de Paris de contenir le réchauffement sous les 2°C » (par rapport à l’ère pré-industrielle), écrit le directeur du PNUE, Inger Andersen.

De fait, avec un réchauffement mondial d’un peu plus de 1°C, les effets du changement climatique se font déjà sentir -sécheresses, tempêtes, inondations, incendies- frappant notamment les pays les plus pauvres. Or les fonds consacrés aux mesures d’adaptation ne représentent que 5% des fonds engagés pour le climat, selon le PNUE. Pourtant, selon le rapport, de tels investissements font sens économiquement, et atteindre l’objectif de 2°C « pourrait limiter les pertes de croissance annuelle jusqu’à 1,6%, contre  2,2% pour la trajectoire de 3°C« , soit la trajectoire de réchauffement correspondant aux engagements actuels des pays dans le cadre de l’accord de Paris. De son côté, l’aide pour la reconstruction des zones frappées par des désastres climatiques est également à la traîne, relève le rapport. Ainsi, le Mozambique, durement éprouvé par deux cyclones très rapprochés début 2019, estime avoir reçu moins du quart des trois milliards de dollars nécessaires à la reconstruction.

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