Les aires marines fermées à la pêche dopent les populations de poissons

Photo d'illustration ©joakant de Pixabay

1475
⏱ Lecture 2 mn.

Une nouvelle étude réalisée par la Wildlife Conservation Society montre qu’une aire marine protégée (AMP) sans prélèvement au Kenya a pu compenser la surpêche en augmentant et en maintenant le taux de croissance des populations de poissons de 42 % sur 24 ans.

Des chercheurs de la Wildlife Conservation Society (WCS) ont récemment publié une étude dans la revue Marine Policy, apportant un soutien à l’objectif mondial « 30 by 30 » qui consiste à protéger 30 % des océans d’ici à 2030. Les recherches ont comparé deux approches courantes de gestion des pêches : la fermeture des aires protégées et la restriction des engins de pêche. L’étude a enregistré des prises de poissons pendant 24 ans sur une douzaine de sites de débarquement dans deux régions du Kenya, ce qui a permis aux scientifiques d’évaluer les impacts à long terme des deux méthodes de gestion de la pêche. L’une des régions a utilisé une aire marine protégée sans prélèvement, couvrant 30 % de la pêche et l’autre s’est concentrée sur les restrictions relatives aux engins de pêche et a interdit l’utilisation de filets à petites mailles.

L’équipe a remarqué que les AMP sans prélèvement ont pu compenser la surpêche en augmentant et en maintenant le taux de croissance des populations de poissons de 42 % en 24 ans. Il a également été observé que les taux de capture se sont rétablis 25 fois plus vite dans les pêcheries fermées que dans les pêcheries à engins limités. Cela prouve que les aires marines protégées fermées sont bien plus efficaces pour maintenir les stocks de poissons que la restriction des engins de pêche destructeurs.

Les résultats de cette étude montrent que les AMP dans lesquelles les règles de non-prélèvement sont respectées peuvent compenser la surpêche et contribuer à rétablir les stocks halieutiques, souvent essentiels à la survie de certains peuples dépendants de ces ressources. Les restrictions sur les engins de pêche ont certes eu des effets positifs, mais ces derniers le sont sur de courtes périodes et n’ont pas permis de maximiser la production halieutique à long terme. Les scientifiques recommandent ainsi de combiner les deux méthodes de gestion des stocks – AMP fermée et restrictions des engins – pour obtenir tous les avantages pour les pêcheurs, les populations côtières et les écosystèmes.

Accéder à l’étude