Une étude publiée dans la revue Scientific Reports décrit pour la première fois une « maladie cutanée d’eau douce » émergente observée chez les populations de dauphins côtiers aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Australie.
Une récente étude décrit pour la première fois une dermatite ulcéreuse, également nommée « maladie cutanée d’eau douce » émergente chez les cétacés côtiers. Deux événements similaires de mortalité ont été observés et analysés en Australie. Cela a permis aux scientifiques de comprendre les causes de cette pathologie. Ils ont étudié deux communautés de dauphins côtiers australiens dans les lacs Gippsland de l’est du Victoria en 2007, et dans la rivière Swan-Canning à Perth en 2009. Les lacs de Grippsland sont composés de lacs saumâtres (qui ont une salinité inférieure à l’eau de mer mais supérieure à l’eau douce), de lagunes et marais. La rivière Swann-Canning est aussi une rivière d’eau salée. Dans les deux cas, les chercheurs ont noté une diminution abrupte de la salinité des eaux due aux précipitations dans les bassins versants. Ce qui a transformé ces habitats marins en eau douce, provoquant un stress physiologique qui pourrait s’avérer mortel.
Les résultats publiés dans la revue Scientific Reports montrent que la dermatite évolue en ulcères et lésions qui peuvent toucher jusqu’à 70% de la surface de l’animal, avec la gravité d’une brûlure au troisième degré. La peau affectée était souvent colonisée par diverses espèces de champignons, de bactéries et d’algues qui lui conféraient une coloration jaune, verte ou orange variable. Dans de nombreux cas, la dermatite a entraîné une infection bactérienne, fongique et algale qui a contribué à leur mort. La peau d’un animal était tellement abîmée que ses yeux n’étaient plus visibles.
Les auteurs estiment que la salinité de l’environnement de ces dauphins doit être étudiée plus en détail. Ils établissent un lien entre l’augmentation du nombre de cas de dauphins malades depuis 2005 et la crise climatique, qui entraîne une augmentation des inondations, des sécheresses et des phénomènes météorologiques violents comme les tempêtes ou cyclones qui modifient brutalement leurs habitats.