Trente nouvelles espèces marines aux Galapagos, et des manchots empereurs plus nombreux qu’on ne le pensait

Photo d'illustration © Vlad-Zaytsev-Fotolia

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Trente nouvelles espèces marines ont été découvertes dans les eaux profondes des Galapagos grâce à des engins d’exploration. En Antarctique, onze nouvelles colonies de manchots empereurs ont par ailleurs été débusquées.

Trente nouvelles espèces marines ont été découvertes dans les profondeurs de la réserve de l’archipel équatorien des Galapagos, a annoncé la direction de cette réserve, l’une des plus vastes du monde. Parmi les nouveaux invertébrés découverts figurent quatre espèces de langoustes okupa, une quinzaine d’espèces de corail, une espèce d’étoile de mer et onze espèces d’éponges, a indiqué dans un communiqué le Parc national Galapagos (PNG). Ces découvertes ont été effectuées grâce à des appareils sous-marins téléguidés pouvant descendre jusqu’à une profondeur de 3.400 mètres, a précisé le PNG. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

« Les profondeurs marines restent la dernière frontière sur la Terre, et cette étude permet de connaître de manière exhaustive » la faune qui y vit, a déclaré l’océanologue espagnol Pelayo Salinas de Leon, membre de la Fondation Charles Darwin (FCD) et du projet Pristine Seas de la chaîne de télévision spécialisée National Geographic, qui a dirigé l’étude. Les explorations, qui ont eu lieu en 2015 et dont les résultats viennent d’être révélés, ont été consacrées à trois montagnes sous-marines situées dans la réserve, aux abords des îles Darwin et Wolf. « Ces montagnes sous-marines se trouvent dans la réserve marine des Galapagos et sont protégées des pratiques humaines destructrices comme la pêche au chalut de fond ou l’activité minière en eaux profondes, pratiques qui ont des effets catastrophiques sur ces communautés fragiles« , a souligné M. Salinas de Leon.

Avec 138.000 kilomètres carrés, la réserve marine des Galapagos est la deuxième plus vaste au monde. Ses profondeurs recèlent des habitats très divers qui nourrissent la biodiversité des îles, situées à quelque 1.000 kilomètres de la côte équatorienne. Il existe de plus entre les îles Darwin et Wolf, dans le nord de l’archipel, un sanctuaire naturel de 38.000 kilomètres carrés qui abrite la plus grande population de requins au monde. Les Galapagos ont l’un des écosystèmes les plus fragiles, avec une faune et une flore uniques au monde. Elles ont servi de terrain d’étude au naturaliste britannique Charles Darwin qui a ensuite élaboré sa théorie de l’évolution des espèces.

La bonne nouvelle n’est pas venue seule : onze nouvelles colonies de manchots empereurs ont été débusquées en Antarctique, faisant augmenter de 5 à 10% la population globale de cette icône du Continent blanc, une bonne nouvelle tant ces oiseaux sont particulièrement vulnérables au changement climatique. « Les images satellites ont révélé qu‘il y a près de 20% de colonies de manchots empereurs en Antarctique de plus quon ne le pensait« , a annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA) sur son site internet. A l’origine de cette découverte publiée dans la revue Remote Sensing in Ecology and Conservation, l’analyse par des scientifiques du centre de recherche britannique de l’Antarctique (BAS) d’images satellite du programme Copernicus Sentinel-2 d’observation de la Terre. Les images ont révélé la présence de déjections de manchots empereurs – connues sous le nom de guano (les oiseaux eux-mêmes étant trop petits pour être visibles depuis le ciel) – sur 11 sites, portant à 61 le nombre total de colonies sur l’ensemble du Continent Blanc.

« C’est une bonne nouvelle, toutefois les colonies sont petites et ne font donc augmenter la population globale que de 5 à 10%, soit un peu plus d’un demi-million de manchots, 265.500 à 278.500 couples reproducteurs« , note Peter Fretwell de l’opérateur national britannique de recherche scientifique en Antarctique, auteur principal de l’étude. L’empereur est le plus gros des manchots, mais semble particulièrement vulnérable au réchauffement planétaire qui provoque la fonte de son habitat. Ses populations, endémiques de l’Antarctique, pourraient décliner jusqu’à 70% d’ici la fin du siècle. Malheureusement, selon l’étude, la majorité des colonies découvertes se trouvent dans des zones qui pourraient disparaître. « Les oiseaux de ces colonies sont donc probablement comme ‘les canaris dans une mine de charbon’ et nous devons surveiller ces sites avec attention« , alerte Philip Trathan du BAS.

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