Une étude révèle qu’il y a plus d’arbres que prévu au Sahara et au Sahel

Photo d'illustration ©Gero73 de Pixabay

1405
⏱ Lecture 2 mn.

Le sud du Sahara et le Sahel abritent plus d’arbres que pensé, qui ont un « rôle crucial » pour la biodiversité et la vie des populations, selon une étude publiée mercredi 14 octobre 2020.

Une étude publiée mercredi 14 octobre 2020 révèle que le sud du Sahara et le Sahel abritent plus d’arbres qu’imaginé. Ces arbres auraient d’ailleurs un « rôle crucial » pour la biodiversité et la vie des populations. L’équipe internationale de chercheurs a élaboré un programme de reconnaissance de formes par intelligence artificielle pour comptabiliser les arbres présentant une surface végétale de plus de trois mètres carrés, à partir de plus de 11.000 images satellite haute définition. Sur une surface de 1,3 million de km2 (soit deux fois et demi la superficie de la France métropolitaine) dans le sud du Sahara, la bande sahélienne (zone semi-aride au sud du désert) et des zones sub-humides en Afrique de l’ouest, ils ont ainsi pu comptabiliser plus de 1,8 milliards d’arbres, écrivent-ils dans un article paru dans la revue Nature. Soit une moyenne de 13,4 arbres à l’hectare, d’une couverture végétale médiane de 12 m2.

Cette végétation, certes éparse, « joue un rôle crucial pour la biodiversité et pour l’écosystème en tant que stockage de carbone, ressources alimentaires et abri pour les populations humaines et animales« , relèvent les chercheurs. « Bien que la couverture végétale totale soit faible, la densité relativement élevée d’arbres isolés remet en question l’idée prévalente de désertification des zones sèches, et même le désert offre une densité d’arbres surprenante« , poursuivent-ils. La densité va croissant en descendant vers les zones plus humides au Sud, de 0,7 arbre à l’hectare dans les zones « hyper-arides« , à 9,9 en zone aride, 30,1 en zone semi-aride 47 arbres à l’hectare en zone sub-humide. Outre ce recensement, l’étude offre une méthode inédite pour étudier la présence des arbres hors zones forestières denses, et notamment leur rôle possible d’atténuation en matière de changement climatique et donc potentiellement de pauvreté, par leur contribution aux systèmes agricoles estiment les auteurs.

« Ce genre de données est très important pour établir une base. Et dans deux ou dix ans, on pourrait répéter l’étude pour voir si les efforts pour revitaliser (la végétation) sont efficaces« , a expliqué dans un communiqué un des chercheurs, Jesse Meyer, de l’agence spatiale américaine Nasa. La technique d’IA utilisée suggère par ailleurs « qu’il sera bientôt possible, dans certaines limites, de cartographier l’emplacement et la taille de tous les arbres, » une connaissance « fondamentale pour notre compréhension de l’écologie à l’échelle mondiale« , ont estimé Niall P. Hanan et Julius Anchang de l’université américaine du Nouveau-Mexique, dans une analyse de l’étude commandée et publiée par Nature.

Voir l’étude