Total s’engage à stopper l’utilisation d’huile de palme dans ses raffineries

Photo d'illustration ©tristantan de Pixabay

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Dans un entretien paru dans le journal La Provence le 5 juillet, Patrick Pouyanné, patron du groupe TotalEnergies a annoncé qu’il n’y aurait plus d’huile de palme dans leurs productions d’ici à 2023. Une bonne nouvelle alors que la déforestation pour planter des palmiers à huile continue de s’aggraver notamment en Malaisie où la réglementation est faible.

Le patron du groupe Total, récemment rebaptisé TotalEnergies, a annoncé qu’il n’y aurait plus d’huile de palme dans la bioraffinerie de La Mède (Bouche-du-Rhône – 13), ni nulle part dans la compagnie dès 2023. Patrick Pouyanné, PDG du groupe a expliqué dans un entretien accordé au journal La Provence le 5 juillet 2021 qu’il avait tiré une leçon de la polémique de mars dernier, lorsque six associations – dont Greenpeace- avaient contesté devant la justice l’autorisation préfectorale d’exploitation de la raffinerie de La Mède, reprochant au groupe l’importation d’huile de palme et ainsi de contribuer à la déforestation. Il est vrai que la déforestation pour planter des palmiers continue de croître et c’est particulièrement le cas en Malaisie où les politiques qui régulent cette activité sont relativement faibles. Dans ce pays, les entreprises peuvent obtenir des permis dans le seul but de procéder à des coupes à blanc (sans but précis), ce qui rend plus difficile l’établissement d’un lien entre les producteurs de palmiers à huile, les propriétaires de plantations et les activités de déforestation, indique un nouveau rapport du groupe de réflexion Chain Reaction Research (CRR).

Le groupe a analysé cinq études de cas de déforestation dans des réserves  États de Pahang, Johor et Terengganu en Malaisie, responsables de quelque 40 000 hectares de forêt défrichées depuis 2015. Le rapport indique que les gouvernements des États peuvent délivrer des permis de défrichement dont le seul objectif est la coupe de forêts. Ces permis n’obligent pas les entreprises à indiquer à quoi servira la zone défrichée – qu’il s’agisse d’une plantation de palmiers à huile, d’un projet minier ou d’une autre entreprise.

Le document rapporte que huit des plus grands raffineurs d’huile de palme de Malaisie, qui couvrent ensemble 70 % de la capacité de raffinage de la région ont mis en place des politiques de « non-déforestation ». Ces politiques couvrent non seulement leurs propres plantations, mais aussi celles des fournisseurs tiers. Cependant, l’application de ces politiques est généralement trop faible et trop tardive en raison de ces fameuses coupes à blanc. Il est également indiqué qu’un autre facteur a limité les acheteurs dans l’application des politiques de « non-déforestation » : le manque d’informations publiques identifiant les entreprises qui défrichent les forêts dans les limites des concessions.

Une des études de cas a montré qu’une plantation de palmiers à huile de 2 190 hectares est apparue dans une réserve forestière dégazée à Johor après que la zone ait été défrichée. Selon une autre étude de cas, 1 800 hectares de forêt ont été défrichés à Terengganu pour faire place à une plantation de palmiers à huile appartenant au sultan de Terengganu et à ses proches.

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