Jusqu’au 2 janvier 2017, 150 aquarelles ou gouaches naturalistes peintes sur vélin (peau de veau mort-né) et choisies parmi les 7 000 œuvres des collections du Muséum national d’histoire naturelle, sont exposées au Cabinet d’histoire de ce musée.
C’est une somptueuse facette des collections documentaires du Muséum qui est dévoilée au public. Répartis au sein de deux salles, plus de 40 vélins originaux sont exposés, renouvelés chaque mois en raison de leur fragilité, soit près de 150
vélins durant les trois mois d’exposition. La première salle fait la part belle aux oeuvres du pionner de cette technique, Nicolas Robert, tandis que la deuxième salle met à l’honneur les oeuvres produites après l’ancien régime, en particulier au sein du Muséum. Enfin, le corridor extérieur met en avant les techniques utilisées (aquarelles, pigments…) et présente les grands peintres associés aux vélins.
C’est à Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, que le Muséum doit cette collection. Grand collectionneur, passionné de plantes, il entretenait avec l’aide des savants Abel Brunyer puis Robert Morison, un remarquable jardin botanique au château de Blois. Pour compléter le catalogue des plantes rares que ces derniers rédigent, Gaston d’Orléans engage vers 1630 environ le peintre et graveur Nicolas Robert pour les représenter d’après le naturel.
À la mort de ce dernier en 1660, la collection compte déjà plusieurs grands portefeuilles in-folio remplis de peintures sur vélin, représentant fleurs, plantes rares et oiseaux. La série est léguée à Louis XIV et attire l’attention de Colbert qui convainc le roi de faire continuer la collection ; les sujets sont désormais pris au Jardin royal des plantes médicinales, ancêtre du Jardin des Plantes.
A la création du Muséum nationale d’histoire naturelle en 1793, la collection est transportée dans le nouvel établissement qui s’engage à la continuer moyennant quelques évolutions notables, notamment la spécialisation des peintres entre la botanique et la zoologie. La création de la Ménagerie un an plus tard, en 1794, va d’ailleurs renforcer la présence des sujets zoologiques variés et exotiques dans la collection. Les vélins sont plus que jamais de véritables outils au service de la science et la collection connaît une croissance importante : de 5 321 pièces en 1809, elle passe à plus de 6 000 en 1850.
Informations pratiques :
Exposition jusqu’au 2 janvier 2017
Jardin des Plantes – Cabinet d’Histoire – 57 Rue Cuvier, 75005 Paris
Tous les jours sauf le mardi de 10 h à 18 h
Tarif plein 3 euros – tarif réduit 1 euro
Ce sont les scientifiques, réunis en Assemblée des professeurs, qui décident des sujets à traiter et de l’entrée ou non d’un vélin dans la collection. Mais en raison de l’évolution des méthodes et de la pensée scientifique, la production des vélins se ralentit à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, puis s’interrompt complètement au début du XXe siècle, malgré quelques tentatives de reprise dans le courant de ce siècle.
A l’occasion de l’exposition, les éditions Citadelles et Mazenod publient Les Vélins du Muséum national d’Histoire naturelle. Magnifique ouvrage de 624 pages comportant 830 illustrations couleurs. Le tout relié, sous jaquette et coffret illustré. La beauté a un prix : 430 € tout de même…