Chansons animales et cacophonie humaine

1975
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« Les secrets du monde naturels, compris dans un environnement acoustique de plus en plus restreint, doivent être préservés, non seulement dans un intérêt purement scientifique, mais également dans le but de conserver notre héritage culturel et le bien-être physique et spirituel de l’humanité. »

Les sons du monde naturel nous rendent heureux, telle est la conviction que l’auteur expose et défend dans ce livre bref, original et si… convaincant ! Bernie Krause est « bioacousticien » c’est-à-dire « collectionneur et analyste de sons naturels ». A travers son intérêt pour la nature, il a découvert les sons non biologiques (produits par le vent, l’eau, etc.) et biologiques (produits par tous les organismes vivants : oiseaux, mammifères, etc.). Il les a étudiés isolément (le chant d’un oiseau, par exemple) puis comme ensemble car il a très vite compris que cette symphonie naturelle rend compte de la richesse, de la diversité et, finalement, de l’état de la nature. Les sons multiples et entrelacés, pour le bonheur de les entendre, mais aussi pour établir un diagnostic des milieux naturels dont ils sont issus.

Chansons animales et cacophonie humaine
Manifeste pour la sauvegarde des paysages sonores naturels
Bernie Krause
Actes Sud/Fondation Cartier pour l’art contemporain
109 pages
16,00 €

Après avoir présenté son projet, expliqué les difficultés et progrès technologiques, il nous propose de saisir « le monde par le prisme des paysages sonores ». Allant jusqu’à affirmer – exemples à l’appui – que la musique et, même, notre langage trouvent leur origine dans ces sons naturels. Ce qui a incité nombre de compositeurs, dont l’auteur lui-même, à créer des œuvres musicales inspirées par la nature ; et des médecins à imaginer, grâce à la musique du monde, des soins pour restaurer l’équilibre mental de malades gravement atteints ou bannir le stress chez d’autres.

Vous devinez que Bernie Krause plaide, bien entendu, pour la sauvegarde de territoires où ces sons seront préservés car les perdre ce serait « éradiquer de nos vies la trame sacrée de notre existence même. »

Après une telle lecture, je suis sûr que vous participerez à réduire la « cacophonie humaine » et serez plus attentifs aux chants du monde.