Un rapport du Réseau International pour l’élimination des polluants et du National Toxis Network montre que les autorités de régulations prennent peu en compte les effets des polluants chimiques et plastiques sur les poissons et autres organismes marins.
Un nouveau rapport rédigé par le Réseau international pour l’élimination des polluants et le National Toxics Network rassemble des recherches scientifiques sur les effets néfastes de la pollution sur la chaîne alimentaire aquatique. Intitulé « Aquatic Pollutant in Oceans and Fisheries », le rapport répertorie les « graves répercussions » des « tueurs invisibles », tels que les polluants organiques persistants et les nutriments excessifs, sur l’immunité, la fertilité, le développement et la survie des animaux aquatiques.
Les écologistes relèvent que l’augmentation de la pollution chimique et plastique contribue significativement au déclin des poissons et autres organismes aquatiques. Ils notent cependant que la réglementation de la pêche ne tient pas toujours compte des données biologiquement ou scientifiquement pertinentes sur tous les contributeurs à la santé des populations de poissons. Ils affirment que cela conduit à une « vision étroite » de la baisse des effectifs, fondée presque uniquement sur la problématique des taux de capture et des quotas en lien avec la surpêche. Les auteurs soutiennent que les autorités de régulation ne perçoivent pas les impacts des polluants sur la santé de la vie marine.
Ce rapport note une réaction en chaîne. En effet, le document précise que contrairement à ce que beaucoup pensent, la surpêche n’est pas la seule cause du déclin des pêcheries. Une mauvaise gestion des pêcheries et des océans a endommagé la qualité de l’eau et les habitats de reproduction essentiels. L’exposition aux polluants environnementaux a aussi un impact négatif sur la fertilité, le comportement et la résilience des espèces. Ces polluants chimiques ont des répercussions sur les réseaux alimentaires océaniques et aquatiques. Les estimations scientifiques indiquent que jusqu’à 80 % de la pollution chimique marine provient de la terre et que la situation s’aggrave.
Les polluants mis en cause comprennent les produits chimiques industriels, les pesticides, les produits pharmaceutiques, les métaux lourds, les plastiques et les microplastiques. Ils ont des effets délétères sur les écosystèmes aquatiques à tous les niveaux trophiques, du plancton aux baleines. De plus, ces produits contiennent des perturbateurs endocriniens qui sont biologiquement actifs à des concentrations extrêmement faibles et qui constituent une menace particulière à long terme pour les écosystèmes aquatiques. Les écosystèmes sont par conséquent fortement touchés, alors même qu’ils sont la principale source d’approvisionnement des pêcheries.