Un nouveau rapport réalisé par le bureau norvégien de la Rainforest Foundation montre que les peuples indigènes et les communautés locales des pays forestiers tropicaux ne reçoivent pas suffisamment de fonds pour préserver les écosystèmes.
Malgré leur rôle clé de gardiens de l’environnement, les peuples indigènes et communautés locales (PICL) ne reçoivent pas suffisamment de fonds pour mener à bien leur mission. Un rapport publié par le bureau norvégien de l’association à but caritatif Rainforest Foundation montre que non seulement les communautés locales sont sous-financées, mais qu’une partie des dons du « club des riches » (pays industrialisés) de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) ne leur est également pas directement destinée.
L’enquête de la Rainforest foundation, qui porte sur le financement apporté aux PICL pour garantir les droits de tenure et gérer les forêts dans les pays tropicaux, évalue à 270 millions de dollars par an – entre 2011 et 2020 – le montant moyen des sorties de liquidités de l’OCDE en faveur des communautés autochtones. Cela représente moins de 1 % de l’aide publique au développement (APD) accordée à ces mêmes pays bénéficiaires pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique au cours de la même période. L’aide publique au développement de l’OCDE comprend les dons et prêts préférentiels au budget transférés des pays développés vers les pays en voie de développement. Selon le rapport, la Norvège et la Finlande ont déboursé la plus grande part globale de leur APD pour la tenure et la gestion des forêts tropicales.
Le Brésil a été le principal bénéficiaire du financement des donateurs pour la tenure forestière et la gestion des PICL au cours de cette période, avec environ 451 millions de dollars, soit 45 % du financement total des donateurs pour l’Amérique latine. Il était suivi par l’Indonésie (196 millions de dollars soit 26 % du total accordé à l’Asie) et le Mexique (120 millions de dollars). Les principaux bénéficiaires en Afrique ont été l’Ethiopie (92 millions de dollars), la République du Congo (77 millions de dollars), le Ghana (67 millions de dollars) et la République démocratique du Congo (67 millions de dollars).
Le rapport relève également que la plupart des fonds destinés à la tenure à la gestion forestière des PICL ne sont pas directement versés aux organisations locales, mais plutôt à de grands intermédiaires. Ces intermédiaires jouent un rôle important dans l’obtention de fonds pour les PICL et dans l’amortissement des exigences des donateurs, mais ne sont pas nombreux, précise la Rainforest foundation. Selon les chercheurs, le manque de financement adéquat et de qualité indique que les PICL ne sont pas prioritaires en tant que partenaires clés dans la lutte contre le changement climatique. Ils préviennent aussi que cela pourrait entraîner la perte de territoires et d’écosystèmes que les PICL ont préservés pendant des générations.