🔻 Les prédateurs marins reflètent les niveaux de contamination des océans

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Une étude récente publiée dans la revue Environmental Research a analysé la contamination chimique chez différents prédateurs de l’Océan Indien afin de quantifier l’état des océans.

Les grands prédateurs marins tels que les thons, les espadons et les requins sont des indicateurs de l’état de pollution des mers. Ils sont en effet particulièrement exposés aux contaminants chimiques du fait de leur position au sommet de la chaîne alimentaire et de leur longévité. Une étude a été menée dans l’Océan Indien pour analyser le taux de contamination chimique chez différents prédateurs supérieurs. Les recherches publiées dans la revue Environmental Research ont porté sur plusieurs espèces de thons tropicaux et l’espadon de l’Ouest de l’océan Indien ainsi que sur deux espèces de requins évoluant sur les côtes réunionnaises.

Dans un article publié par le média The Conversation, Catherine Munschy, chercheuse sur la contamination des écosystèmes marins à l’Ifremer et autrice principale de l’étude, explique que « les résultats démontrent une distribution globale de la contamination chez ces espèces migratrices évoluant dans des zones pourtant éloignées des sources directes majeures de pollution ». Elle indique également que l’analyse de ces substances chimiques apporte aussi des renseignements précieux sur les sources de contamination à mettre en regard avec les connaissances sur les habitats des différents poissons concernés. « Par exemple, les thons prélevés près des côtes du Mozambique présentaient des empreintes indiquant une contamination par le DDT, une donnée à mettre en lien avec le fait que l’Afrique australe reste une des rares zones au monde à recourir encore à cet insecticide ».

Enfin, les recherches ont permis de mettre en évidence un transfert de contaminants à la descendance chez les requins qui s’explique notamment par leur mode de gestation qui dure près d’un an chez les espèces étudiées. Si la contamination est réelle, l’autrice note en revanche que les niveaux sont assez faibles comparés à ceux déterminés chez des espèces similaires dans d’autres océans mondiaux. Cela peut s’expliquer par un éloignement des sources directes des contaminants étudiés, localisées majoritairement dans l’hémisphère nord. « La présence de ces contaminants dans ces zones éloignées résulte de leur capacité à être transportés sur de longues distances qui conduit ainsi à leur distribution globale » a-t-elle précisé.

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