🔻Bilan un an après l’atelier IPBES

Photo d'illustration © Alex Strachan de Pixabay

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Dans un article publié dans la revue One Earth, Serge Morand (CNRS-Cirad) et Claire Lajaunie (Inserm) reviennent sur les enseignements du rapport de l’IPBES un an après et sur le chemin parcouru depuis.

En juillet 2020, l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) rassemblait un panel d’experts pour examiner les preuves scientifiques de l’origine de la covid-19 et apporter des réponses à la prévention de futures pandémies. Cette réunion a permis d’élaborer un rapport, publié en octobre 2020, dans lequel les experts recommandaient de redéfinir un cadre d’action plus souple, qui encourage le dialogue entre les différentes thématiques de recherche et secteurs, dans une approche « One Health » (« une seule santé »). Il a été reconnu que la surexploitation des ressources naturelles, la dégradation de l’environnement, de la biodiversité et le changement climatique ont été reconnus parmi les facteurs clés d’émergence de maladies zoonotiques (transmises de l’animal à l’homme). Selon les experts rassemblés par l’IPBES, plus de 30 % de celles-ci sont très certainement liées à des modifications de l’usage des terres, comme l’urbanisation ou l’expansion de l’agriculture. Un an après, un article rédigé par Serge Morand (CNRS-Cirad) et Claire Lajaunie (Inserm) revient sur les enseignements du rapport de l’IPBES et sur le chemin parcouru. Publié dans la revue One Earth, l’article indique que pour eux, la solution réside dans la redéfinition des frontières entre différentes échelles, secteurs, disciplines et communautés.

Depuis la publication du rapport, plusieurs initiatives internationales ont pris en compte les recommandations des experts qui souhaitaient accentuer les efforts en créant un réseau solide pour faire le lien entre plusieurs échelles : internationale, nationale et locale. L’initiative PREZODE pour « Prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies » été lancée en janvier 2021. Elle combine des projets de recherche et des actions opérationnelles et s’appuiera sur des réseaux nationaux et locaux pour améliorer la surveillance et la prévention de l’émergence des épidémies, en agissant à l’interface entre l’environnement, la faune sauvage et la faune domestiquée. Cette initiative a été lancée sous l’égide de la France par trois insitutes de recherche : INRAE, le Cirad et l’IRD – en concertation avec une dizaine d’autres organisations de recherche.

Quelques mois plus tard, en juin 2021, l’OMS, la FAO, l’OIE et le PNUE ont annoncé la création d’un panel d’experts de haut niveau sur l’approche « Une seule santé ». Ce haut conseil aura pour objectif de fournir des avis scientifiques pour éclairer les politiques publiques sur la lutte contre l’émergence de maladies à l’interface entre l’humain, l’animal et l’écosystème. Serge Morand – auteur de l’article – a été nommé parmi les 26 experts internationaux.

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