La restauration de 15 % des terres converties dans les zones prioritaires pourrait éviter 60 % des extinctions d’espèces prévues tout en séquestrant l’équivalant de la moitié de toutes les émissions de gaz à effet de serre causées par l’homme depuis la révolution industrielle.
La restauration des paysages naturels endommagés par l’exploitation humaine peut être l’un des moyens les plus efficaces et les moins coûteux de lutter contre la crise climatique tout en stimulant la diminution des populations d’animaux sauvages, selon une nouvelle étude scientifique publiée dans la revue Nature.
Si un tiers des zones les plus dégradées de la planète étaient restaurées et que l’on protégeait les zones encore en bon état, cela permettrait de stocker du carbone équivalant à la moitié de toutes les émissions de gaz à effet de serre causées par l’homme depuis la révolution industrielle. Ces changements permettraient d’éviter environ 60 % des extinctions d’espèces prévues, selon l’étude. Des scientifiques du Brésil, d’Australie et d’Europe ont identifié des dizaines d’endroits dans le monde où de telles interventions seraient les plus efficaces, des forêts tropicales aux zones humides côtières et à la tourbe des hautes terres. Beaucoup d’entre eux se trouvaient dans des pays en développement, mais il y avait des points chauds sur tous les continents.
Seulement 1 % environ du financement consacré à la crise climatique mondiale va à la restauration de la nature, mais l’étude montre que ces « solutions fondées sur la nature » étaient parmi les moyens les moins coûteux d’absorber et de stocker le dioxyde de carbone de l’atmosphère, les avantages supplémentaires étant la protection de la faune et de la flore. L’étude indique par ailleurs que la plantation d’arbres, la « solution fondée sur la nature » qui a reçu le plus de soutien jusqu’à présent, n’est pas toujours un moyen approprié de préserver la biodiversité et de stocker le carbone. Les tourbières, les zones humides et les savanes offrent également des habitats à une multitude d’espèces uniques et peuvent stocker de grandes quantités de carbone lorsqu’elles sont bien entretenues.