L’écologie des rivières a été examinée à une échelle globale par un consortium international de chercheurs, afin de mieux comprendre les processus et variations de recyclage carbonique dans leurs écosystèmes, sous l’influence de facteurs climatiques.
On en sait désormais un peu plus sur l’écologie des rivières mondiales, et notamment sur l’effet des facteurs du climat sur leurs écosystèmes. Un consortium international de 153 chercheurs dirigé par Scott Tiegs, professeur de biologie à l’Université Oakland du Michigan, a évalué les taux de décomposition du carbone organique dans plus de 500 rivières de 40 pays, et a publié ses résultats dans le dernier numéro de la revue Science Advances. En effet, si les scientifiques savent que ces taux sont régulés par les rivières, qui tansportent la matière organique jusqu’aux océans, les raisons des variations de recyclage carbonique d’une rivière à l’autre restent mal connues. « L’étude montre que les facteurs climatiques, tels que la température et l’humidité, influencent les taux de recyclage du carbone organique dans les écosystèmes de rivière, explique dans un communiqué le Centre National de la Recherche Scientifique, qui a participé à sa réalisation. Or le cycle du carbone est un élément-clé du fonctionnement écosystémique le long d’une large gamme d’échelles spatiales, allant du réseau trophique local au climat global. » L’étude indique que les facteurs climatiques qui contrôlent les taux de décomposition sont de plus en plus influencés par les activités anthropiques. Elle révèle également « une diminution du taux de recyclage du carbone organique et de sa variabilité avec la latitude, suggérant une limitation par la température vers les pôles et un rôle plus important d’autres variables environnementales (par exemple l’abondance en nutriments) vers l’équateur. » Aussi les auteurs prônent-ils un suivi généralisé des rivières pour mieux comprendre l’influence des facteurs climatiques sur le fonctionnement des écosystèmes. Ces découvertes serviront de « fondation aux recherches futures sur l’évaluation des réponses écologiques à large échelle au réchauffement et aux autres dimensions du changement climatique global », conclut Scott Tiegs.