Des scientifiques ont utilisé les données de Tara Oceans pour mettre en évidence la diversité des lignées de plancton mixotrophe, au comportement à la fois animal et végétal.
Il faut rendre au plancton ce qui appartient au plancton : il réalise 45% de la photosynthèse mondiale. De façon classique, le végétal est séparé de l’animal, et dans le cas de la photosynthèse – c’est-à-dire de la production de matière organique végétale – on pense traditionnellement que c’est le phytoplancton (organisme végétal) qui l’opère, tandis que le zooplancton (organisme animal) le consomme. On sait toutefois aujourd’hui qu’une partie du plancton peut faire les deux à la fois : ce sont les organismes mixotrophes. Des chercheurs de Sorbonne Université, du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et du Muséum National d’histoire Naturelle (MNHN) ont exploité les données de séquençage ADN récoltées durant l’expédition scientifique Tara Oceans entre 2009 et 2013, sur plus de 150 stations de prélèvements dans tous les océans du globe, et ont identifié 133 lignées de plancton mixotrophes pouvant se nourrir à la fois comme des animaux ou comme des végétaux. Dans une optique de meilleure compréhension du cycle du carbone dans les océans, cette découverte ouvre une question pour les chercheurs : sur les 45% de carbone fixés par le plancton marin, quel pourcentage est fixé par les espèces mixotrophes ? ces micro-organismes aux propriétés uniques pourraient ouvrir la voie à un meilleur entendement des écosystèmes marins.