Trafic d’espèces protégées à Marseille: Six mois ferme contre un vendeur de chardonnerets élégants

Sylvia communis de Paxabay

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Sylvia communis de Paxabay
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Un trafiquant de chardonnerets élégants, une espèce protégée, a été condamné à six mois de prison ferme suite à son interpellation sur un marché aux puces de Marseille.

Le tribunal correctionnel qui statuait jeudi en comparution immédiate a également prononcé une interdiction pendant cinq ans de vente d’animaux et d’espèces protégées à son encontre et lui a confisqué les 8.500 euros retrouvés lors de son interpellation deux jours plus tôt. Les policiers avaient été alertés, mardi, par les militants d’une association de défense des animaux qui avaient repéré la présence de ce trafiquant sur le marché aux puces, haut lieu de ce trafic. Ils avaient saisi six chardonnerets élégants dont deux mulets – croisés avec le canari – dans une cage dissimulée par un drap ainsi que trente-cinq tortues grecques, déshydratées, serrées dans un carton. L’homme a reconnu se livrer à la revente de ces espèces protégées aujourd’hui menacées. Il a évoqué des prix de vente de 50 à 300 euros pour les tortues et de 60 à 100 euros pour les oiseaux, ce qui est apparu sous-estimé aux spécialistes. Prisé pour son plumage et un chant très mélodieux, le chardonneret élégant est en voie de disparition au Maghreb et en forte régression en France métropolitaine où il est braconné pour finir entre les mains de trafiquants. « Le trafic d’espèces protégées et l’un des plus importants, il vient après ceux de drogue et d’armes », a plaidé Me Mathieu Victoria, avocat de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) qui s’est constituée partie civile. L’association a obtenu 1.500 euros de dommages et intérêts. En dépit du casier judiciaire vierge du prévenu, le procureur avait requis six mois d’emprisonnement ferme, demandant au tribunal de prononcer une peine dissuasive. La LPO a salué cette sévérité « car si le risque pénal devient supérieur au bénéfice tiré de ces trafics, cela peut effectivement faire réfléchir les acteurs de ce marché illégal », a estimé Me Victoria.