🔻 Le Portugal ouvre une enquête après une partie de chasse polémique

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Le parquet général du Portugal a ouvert le lundi 28 décembre 2020 une enquête concernant une partie de chasse dans la région de Lisbonne au cours de laquelle 540 animaux ont été abattus, suscitant l’indignation dans le pays.

« Dans le cadre de cette affaire, une enquête est ouverte et relève du département des enquêtes et de l’action pénale de Lisbonne », a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère public. L’affaire en question est une chasse en battue au grand gibier (cerfs, daims, sangliers) qui s’est déroulée début décembre près de la commune d’Azambuja, à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale portugaise, dans la propriété de Torre Bela, un domaine excédant les 1.000 hectares parmi les plus grandes d’Europe et entouré d’un mur d’enceinte.

L’un des 16 participants espagnols s’était félicité de cette partie de chasse dans une publication sur le réseau social Facebook, rapidement supprimée face à l’ire des internautes. Accompagnée d’un cliché montrant des dizaines de cadavres de bêtes alignés sur le sol, elle présentait la légende suivante : « 540 animaux avec 16 chasseurs au Portugal, un record au cours d’une super battue« . Dès lors, l’événement a suscité une indignation générale dépassant les réseaux sociaux. Le gouvernement portugais, par l’intermédiaire du ministre de l’Environnement Joao Pedro Matos Fernandes, a condamné un « acte de haine » et un « crime environnemental inacceptable », ouvrant la porte à une révision de la loi sur la chasse.

Les formations politiques de tout bord ont également fustigé cette chasse. Le parti animaliste PAN, qui compte quatre députés au parlement portugais, a par exemple déclaré que « tuer pour le plaisir est tout simplement inhumain« . De leur côté, les associations de chasseurs ont parlé d’un « massacre » ou encore d’une « extermination » lors de cette chasse qui, selon l’hebdomadaire Expresso, a été organisée par l’entreprise spécialisée espagnole Hunting Spain Portugal Monteros de La Cabra. La propriété de Torre Bela a avancé dans un communiqué ne pas être responsable de la manière « illégitime » dont cette battue s’était déroulée sur son terrain. L’Institut pour la conservation de la nature et des forêts (ICNF), qui n’avait pas été préalablement informé de cet événement, avait déjà ouvert la semaine dernière sa propre enquête et suspendu l’autorisation de chasse dans cette propriété.