Le ministre de l’Agriculture a décidé de renforcer à compter de lundi les mesures de prévention dans les élevages de volailles contre le virus influenza aviaire, dont le risque d’introduction en France par les oiseaux migrateurs passe de « négligeable » à « modéré« .
« Le virus influenza aviaire hautement pathogène H5N8 a été détecté le 20 octobre sur deux cygnes tuberculés aux Pays-Bas« , indique le ministère dimanche dans un communiqué, précisant que « ces cas alertent sur le risque d’introduction en France à partir de la circulation du virus dans les couloirs de migration actuellement empruntés par les oiseaux sauvages« . Le ministre Julien Denormandie « appelle au strict respect des mesures de biosécurité et à surveillance accrue de la part des acteurs professionnels, des particuliers détenteurs d’oiseaux et des chasseurs« , indique le communiqué. Des mesures de prévention seront obligatoires à partir de lundi « dans les communes situées dans des zones dites à risque particuler (ZRP), c’est-à-dire abritant des zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs« , selon la même source.
Elles consistent en la « claustration ou protection des élevages de volailles par un filet avec réduction des parcours extérieurs pour les animaux« , l' »interdiction de rassemblement d’oiseaux » dans des concours ou des expositions par exemple, ou encore de « transports et lâchers de gibiers à plumes » et « d’utilisation d’appelant » par les chasseurs. Sur tout le territoire, la surveillance clinique quotidienne dans les élevages commerciaux est rendue obligatoire et les compétitions de pigeons voyageurs au départ ou à l’arrivée d’un département cité sont interdites. Et la vaccination est « obligatoire dans les zoos pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet« .
Le ministère précise qu' »à ce jour, la France est indemne d’influenza aviaire » et que la « consommation de viande, foie gras et œufs ne présente aucun risque pour l’homme« . Le virus H5N1 en 2015-2016 et le H5N8 lors de l’hiver 2016-2017 ont décimé des millions de canards, abattus pour freiner la propagation du virus dans plusieurs départements du Sud-Ouest. La filière a depuis mis en place une batterie de mesures de sécurité sanitaire pour éviter de nouvelles épidémies