Les dérogations au confinement accordées aux chasseurs pour permettre la régulation de certaines espèces seront limitées « au strict minimum« , a assuré lundi 2 novembre la secrétaire d’Etat à la Biodiversité Bérangère Abba.
La secrétère d’État avait annoncé dimanche 1 novembre des dérogations pour éviter la « prolifération » des sangliers responsables d’importants dégâts sur les cultures et des cervidés problématiques pour les forêts, précisant que les prélèvements seraient définis au niveau local. Le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) Willy Schraen avait ensuite indiqué à l’AFP que ces dérogations pourraient concerner « 6 ou 7 espèces« , ajoutant notamment les lapins, lièvres, faisans et pigeons. Interrogée sur cette hypothèse lundi lors d’une conférence de presse, Bérangère Abba a simplement répondu « non« . « L’idée et la consigne passée aux préfets est de se tenir au strict minimum et tout ce qui pourrait ne pas présenter de caractère d’urgence n’aura pas lieu dans ce mois de confinement« , a-t-elle déclaré.
La lettre envoyée par le ministère aux préfets, vue par l’AFP, indique que ces derniers pourront autoriser des prélèvements de sangliers et de cervidés, mais aussi « exceptionnellement » d’autres espèces chassables qui pourraient provoquer des dégâts. Mme Abba a assuré que cette disposition concernait les cormorans « à une époque où les piscicultures sont très exposées, à l’approche des fêtes de fin d’année« . La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) s’est inquiétée malgré tout de décisions préfectorales qui pourraient être prises pour des espèces ou dans des départements où « ce n’est pas justifié » : « on attaquera les arrêtés s’ils nous paraissent disproportionnés« , a déclaré à l’AFP son directeur général Yves Vérilhac.
Les prélèvements de sangliers et de cervidés ne pourront être effectués que par des battues et du tir à l’affût, pas par l’organisation de chasse à courre. Et « la chasse dite de loisir est suspendue. Il n’est donc pas permis de chasser dans la limite d’une heure quotidienne et dans la limite d’un kilomètre autour de son domicile, comme l’attestation dérogatoire de déplacement le permet lorsqu’il s’agit de promenades ou d’activités physiques« , a reconnu la FNC lundi sur son site internet, alors que son président avait évoqué vendredi sur Facebook une « heure de détente cynégétique« . Chaque année, les chasseurs doivent payer des millions d’euros d’indemnisation aux agriculteurs pour les dégâts causés par les sangliers. Selon Willy Schraen, entre un tiers et un quart des prélèvements de grand gibier sont effectués en France au mois de novembre et quelque 500.000 sangliers devaient être tués d’ici fin décembre.
« Pendant cette période de confinement, nous nous devons d’éviter un accroissement des dégâts faits aux cultures, aux forêts et aux biens par une prolifération des populations de grand gibier comme les sangliers ou les chevreuils« , a déclaré la secrétaire d’Etat Bérangère Abba dans un communiqué. « C’est uniquement à cette fin et sur demande de l’autorité administrative que des actions de chasse pourront avoir lieu dans les prochaines semaines« , a-t-elle ajouté. Chaque année, les chasseurs doivent payer des millions d’euros d’indemnisation aux agriculteurs pour les dégâts causés par les sangliers.
« Je ne veux pas qu’on dise que les chasseurs dérogent à quoi que ce soit et continuent de pratiquer la chasse, ce n’est pas ce qu’on a demandé. Mais si on n’y va pas, comment on va faire ?« , a déclaré dimanche à l’AFP le président de la FNC, Willy Schraen. Selon lui, entre un tiers et un quart des prélèvements de grand gibier sont effectués en France au mois de novembre. « Normalement, rien que pour les sangliers, on doit en tuer 500.000 avant la fin de l’année. Vous imaginez si on ne va pas à la chasse ! Ça fait 500.000 sangliers en plus sur le territoire, peut-être autant de chevreuils« , susceptibles de causer des dégâts dans les champs au printemps, a-t-il insisté.