Devant 250 personnes réunies à Bourg-de-Péage (Drôme) dans le cadre du « grand débat national », le chef de l’Etat a enterré sa promesse de sortie du glyphosate en trois ans.
Et à la fin, c’est la FNSEA qui gagne… Farouchement opposée aux restrictions sur l’utilisation des pesticides en général et du glyphosate en particulier, le syndicat agricole a obtenu du président de la République qu’il renonce à son engagement d’en finir en 2020 avec la molécule-fétiche de Monsanto. Le président a justifié sa décision d’une part par l’ « impossibilité » de sortir du glyphosate en trois ans (« Est-ce qu’on peut dire, il n’y aura plus du tout de glyphosate dans trois ans? Impossible. Je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas vrai. […] Si je vous disais ça, je tue complètement certaines filières »), mais surtout par le fait que, selon lui, « Il a été montré qu’il y a des doutes. Il n’y a aucun rapport indépendant ou pas indépendant qui a montré que c’était mortel ». Le président de la République, garant des institutions, fait ici peu de cas du principe de précaution inscrit dans le préambule de la Constitution (article 5 de la charte de l’environnement : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage ».
Le 27 novembre 2017, Emmanuel Macron publiait sur Twitter une note ainsi rédigée : « J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans. #MakeOurPlanetGreatAgain. ». Dans l’ancien monde, celui de Jacques Chirac, on prétendait que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »…