Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la biodiversité, revient sur le projet de territoire pour la vallée du Tescou dans le Tarn. Faute de consensus entre les syndicats agricoles, les associations environnementales et les élus pour trouver un accord sur la gestion de l’eau, l’État a décidé de prendre les choses en main.
Depuis 2017, syndicats agricoles, associations environnementales et élus tentent tant bien que mal de s’entendre sur la gestion de l’eau dans la vallée du Tescou, dans le Tarn, après l’arrêt du projet de retenue de Sivens. Déclaré d’utilité publique en octobre 2013, le projet prévoyait de créer une retenue d’eau de plus de 40 hectares et de stocker 1,5 million de m3 d’eau pour permettre aux agriculteurs d’irriguer leurs cultures à Lisle-sur-Tarn. Les activités de constructions ont été subitement stoppées le 31 octobre 2014 après la mort de Rémi Fraisse, décédé des blessures causées lors de manifestation contre le barrage les 25 et 26 octobre de la même année. Aujourd’hui, alors que le projet est toujours discuté, la secrétaire d’État chargée de la biodiversité Bérangère Abba a estimé qu’il n’existait aucun consensus. Lors d’une réunion le 29 mars 2021, le ministère de la Transition Écologique a alors décidé de prendre les choses en main.
Le gouvernement a annoncé la nomination d’un médiateur afin de redonner une chance au projet de territoire et relancer les tentatives de concertation pour aboutir à un accord. Les acteurs sont tous d’accord sur le besoin en eau de la vallée, mais ne parviennent pas à déterminer comment répondre à ce besoin : quel type d’ouvrage choisir ? Pour quel volume d’eau ? Pour s’assurer de prendre les meilleures décisions, la secrétaire d’État a déclaré qu’il fallait encore effectuer quelques arbitrages et évaluation des coûts pour les projets. Un cadre réglementaire à la poursuite de la concertation est ainsi attendu.
La zone humide de Sivens ayant été fortement dégradée par les travaux du projet initial, le gouvernement prévoit d’engager une étude sur les zones humides dans la vallée afin de préserver au mieux ces habitats. Dans le même temps, il est demandé aux élus concernés de travailler sur différents projets d’ouvrage avec leurs études d’impacts ainsi que de prendre en compte les projets alternatifs des associations de protection de l’environnement. Enfin, Bérangère Abba a demandé la création d’un syndicat mixte pour jouer le rôle de maître d’ouvrage. Ce syndicat aurait en charge de porter et financer les différents projets permettant de répondre aux besoins en eau. Par souci de transparence, elle s’est également engagée à rendre public sur le site de la préfecture tous les rapports émanant du travail de ces quatre dernières années.