Une première phase d’étude relative à l’impact des installations de panneaux solaires au sol sur la biodiversité a été publiée. Le rapport montre des résultats mitigés.
À chaque solution, son lot de problèmes. Les installations d’énergies renouvelables comme les parcs éoliens ou de panneaux photovoltaïques sont certes des énergies plus écologiques que le nucléaire ou le charbon, mais ils ont à leur façon un impact sur la biodiversité qu’il est important de prendre en compte. La filière photovoltaïque dévoile les résultats d’une première phase d’étude relative à l’impact des installations solaires au sol sur la faune et la flore. L’étude a été réalisée par ENERPLAN, le syndicat des professionnels de l’énergie solaire en partenariat avec le syndicat des énergies renouvelables (SER), les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte-D’azur ainsi que l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Les analyses sont basées sur l’exploitation de 316 documents se rapportant à 11 parcs photovoltaïques et sont concentrées sur la flore de manière générale et trois composantes faunistiques : les papillons de jour, les reptiles et les oiseaux. Le document précise que « les données étaient trop peu nombreuses pour analyser les tendances d’évolution applicables à d’autres insectes, aux amphibiens, aux chauves-souris et aux mammifères terrestres ». Cette première phase d’étude a été menée sur un temps relativement court (1er semestre 2020).
Il a été observé que la flore présente des tendances positives d’évolution. Les papillons de jour et les oiseaux ont eu des résultats qualifiés de « neutres » et l’impact sur les reptiles est quant à lui assez négatif. Le rapport souligne que les termes « positifs » et « négatifs » employés ci-dessous pour décrire les tendances d’évolution des différents paramètres ne reflètent pas, dans le cadre de ces analyses, de jugement de valeur, mais une approche mathématique (tendance d’évolution vers la borne « + » ou vers la borne « – ») ».
En ce qui concerne la flore, les effets du parc sont souvent liés à l’apparition de nouvelles espèces généralement pionnières, voire invasives. Une réaction dite « logique » lorsque la flore passe d’un état stable et homogène à un état pionnier et hétérogène comme avec l’installation de panneaux photovoltaïques. « La tendance d’évolution varie en fonction du contexte écologique et de l’état de conservation des milieux au point de référence (état initial ou première année de suivi). Ainsi, plus l’état de référence correspond à des milieux dégradés, plus l’on observe de tendances d’évolution positives », indique le document.
Les observations relatives à la faune sont variables en fonction du groupe d’espèces. Pour les reptiles par exemple, les données relèvent que le « ce cortège est très dépendant de la qualité et de la quantité des milieux refuges ainsi que de la présence de corridors, de nombreuses espèces fréquentant par ailleurs des territoires peu étendus. De ce fait, les analyses réalisées entre situations avant construction et après mise en service conduisent à soulever des tendances d’évolution locales majoritairement négatives suite à la construction de parcs photovoltaïques, à partir de l’échantillon analysé. Comme pour la flore, les tendances d’évolution négatives deviennent minoritaires dans des contextes initiaux où les milieux sont dégradés/peu diversifiés. On observe aussi le maintien d’espèces à forte valeur patrimoniale par l’adaptation du projet pour maintenir les zones favorables à ces espèces. »
Afin de protéger les reptiles, un des acteurs majeurs de l’énergie renouvelable en France, ENGIE Green, a pris des mesures d’aménagements écologiques des parcs solaires. Des gîtes spécialement conçus pour ces animaux ont été mis en place autour des parcs d’Istres (Bouches-du-Rhône). Ces gîtes fournissent un espace permettant d’augmenter les possibilités de refuge et les zones propices à la reproduction. L’idée est de pouvoir insérer les énergies renouvelables dans les paysages naturels sans perturber la biodiversité.