Quarante-huit parlementaires de tous bords politiques, inquiets des arbitrages de la future politique agricole (PAC) de l’Union européenne, ont appelé mercredi 17 février Paris et Bruxelles à ne pas sacrifier l’élevage de montagne.
Quarante-huit parlementaires de tous bords politiques, réunis autour du patron des députés communistes et élu du Puy-de-Dôme André Chassaigne, ont souligné la fragilité de des exploitations agricoles de montagne, que des arbitrages défavorables dans le cadre de la PAC 2021-2027 pourraient mettre en péril, et avec elles, tout l’écosystème des territoires ruraux. Ils mettent en avant des rémunérations trop faibles par rapport aux coûts de production, et un renouvellement des générations d’agriculteurs qui s’écrit en pointillé avec « plus de 2.000 exploitations qui ferment leurs portes chaque année« .
Pour éviter d’assombrir leur avenir, ces parlementaires, dont une poignée étaient rassemblés au Palais Bourbon lors d’une conférence de presse, demandent que « les éleveurs conservent, au moins à leur niveau actuel, les aides couplées du premier pilier de la PAC dont dépend entièrement la survie de leurs exploitations« . Ils arguent que la seule aide couplée de la PAC représentait jusqu’à 80% du revenu chez certains éleveurs de montagne ou des piémonts. « Nous voulons que les surcoûts qu’ils subissent, liés aux ‘handicaps naturels’ de nos territoires, continuent d’être compensés à leur juste niveau, à travers une ICHN (indemnité compensatoire de handicaps naturels) forte, centrée sur l’élevage« , complètent ces parlementaires.
Dans leur viseur, le lissage des ICHN à d’autres zones dites défavorisées. Les élus souhaitent en outre que la future PAC, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2022 ou au 1er janvier 2023, « rémunère l’ensemble des services environnementaux rendus par nos exploitations familiales et herbagères« . « Les productions de montagne ont une haute valeur environnementale« , a souligné André Chassaigne. « Elles stockent du carbone et regorgent de biodiversité« , ajoute le député qui vante également la mise en valeur de millions d’hectares de prairies et l’agrotourisme.
« Ce qui est en jeu, c’est une vision française de l’agriculture française« , a relevé le député LR de l’Aveyron Armand Viala. « On ne défend pas seulement l’agriculture mais l’avenir des territoires ruraux« , a exposé le sénateur centriste Bernard Delcros. La France est le premier pays bénéficiaire des aides européennes, avec plus de 9 milliards d’euros par an.