La justice colombienne a ordonné des mesures de protection dans les parcs naturels de l’Amazonie afin de freiner la déforestation et les feux volontaires, a annoncé le Parquet mardi 25 février.
Des mesures de protection ont été ordonnées par la justice colombienne, contraignant les autorités à mettre fin aux installations humaines, à limiter l’élevage et à suspendre les prêts publics pour des projets agricoles dans les parcs naturels de Tinigua et de Los Picachos, selon un communiqué. Il y a une « perte accélérée de la forêt indigène » et des feux pour aménager des espaces agricoles dans ces zones protégées des départements du Meta, du Guaviare et du Caqueta, a jouté le Parquet dans ce texte. « L’entrée, le déplacement et la commercialisation de bétail sont interdits dans les parcs naturels de la région, entre autres mesures pour freiner les installations humaines et la destruction de l’aire protégée« , selon la même source. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Des mesures de protection avaient été sollicitées par le Parquet à un juge du Caqueta lors du procès d’une vingtaine de personnes accusées d’occupation de zones de réserve et d’avoir déboisé plus de 1.800 hectares de jungle en cinq ans pour développer des projets agricoles. D’une superficie de 447.740 hectares, le parc de Los Picachos est considéré comme l’un des sites « les plus complets et bio-divers » de Colombie, connectant la cordillère des Andes, le bassin de l’Orénoque et l’Amazonie. Son écosystème comprend des paramos ou landes humides d’altitude, de la forêt humide andine, de la jungle humide et de la forêt inondable, selon la direction des parcs nationaux. Le Tinigua, d’une superficie de 214.362 hectares, est composé de forêt inondable et jungle humide dans le département du Meta.
En 2018, la déforestation a affecté plus de 197.000 hectares en Colombie, principalement en Amazonie. Outre l’abattage inconsidéré des arbres pour l’agriculture, l’exploitation minière illégale et les plantations de coca, matière première de la cocaïne, menacent les richesses naturelles. Le ministre de la Défense, Carlos Holmes Trujillo, a annoncé lundi que les forces de l’ordre allaient renforcer leurs actions dans les zones protégées, suite à l’incendie la semaine dernière de quelque 700 hectares dans le parc national naturel de la Sierra de la Macarena (sud). Il a attribué ce « crime contre l’environnement » aux dissidents de l’ex-guérilla Farc qui ont rejeté l’accord de paix de 2016. Selon les autorités, les groupes armés brûlent la jungle pour planter de la coca. En 2018, près de 5% des 169.000 hectares de narco-plantations étaient dans des zones protégées de Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, dont les Etats-Unis sont le principal consommateur.
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