🔻 L’Office National des Forêts veut « accélérer » la lutte contre le réchauffement

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Les forêts françaises tombent malades. Inquiet des conséquences du changement climatique sur les arbres, le directeur général de l’Office National des Forêts (ONF) Bertrand Munch veut accélérer la lutte contre le dérèglement climatique

« Les arbres n’ont plus d’eau, ou l’eau n’arrive plus au moment où il faut », déclare le directeur général de l’Office National des Forêts (ONF), Bertrand Munch dans un entretien à l’AFP. Ce manque d’eau, dû aux épisodes consécutifs de sécheresse rend les arbres malades. Les forêts françaises subissent de multiples pathologies : attaque de scolytes qui creusent des galeries sous l’écorces des arbres, maladie de l’encre qui décime les châtaigniers, chalarose du frêne ou chenilles du chêne.

En Allier, « trois ans de suite, il est tombé moitié moins d’eau que les années précédentes. », explique M. Munch. Les maladies induites touchent selon lui environ 220.000 hectares de forêts publiques sur les 4,6 millions que compte la France. « La nature va s’adapter, mais à la vitesse où ça se passe, le mouvement ne se fera pas tout seul », souligne le directeur général de l’ONF pour qui il faut « agir pour la forêt »

Grâce au plan de relance du gouvernement, les forêts vont pouvoir bénéficier d’une aide financière. Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé récemment une enveloppe de 200 millions d’euros pour la forêt dont 150 millions consacrés à son reboisement afin de l’aider à s’adapter au changement climatique. M. Munch y voit « un accélérateur très important par rapport à la manière dont nous travaillons d’habitude » : planter, faire de la « régénération assistée », clôturer pour protéger les jeunes pousses du gibier, « tout ça coûte de l’argent », souligne-t-il.

Bertrand Munch sait déjà où cet argent devrait aller. L’ONF voudrait intervenir dans les deux ans qui viennent sur 10 à 15 000 hectares de forêts domaniales. Au programme : plantation massive, voire changements d’essences « on sait que le chêne sessile supporte mieux la sécheresse que le hêtre », explique M. Munch, qui évoque également la possibilité de chercher « sur la même essence » des arbres originaires « d’endroits où il fait plus sec » et donc plus résistants. Des changements dans les méthodes de sylviculture des agents de l’ONF sont également à prévoir, selon M. Munch, qui cite la possibilité, par endroits, d’évoluer vers une forêt « mosaïque« , plus variée en essences.