Des mesures pour protéger les cétacés et les bars dans le Golfe de Gascogne (2 mn)

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Le Golfe de Gascogne devient un peu plus sûr pour les bars et les dauphins : une interdiction de pêche au chalut pélagique au large de l’île de Ré a été prononcée, ainsi qu’une obligation pour les chaluts de plus de 12 m de s’équiper de dispositifs acoustiques pour lutter contre les prises accidentelles de cétacés.

La pêche au chalut pélagique, accusée d’être responsable de la mort de nombreux dauphins, n’est plus autorisée sur le plateau de Rochebonne, zone naturelle sensible d’environ 100 km2 située à l’ouest de l’île de Ré (Charente-Maritime), a annoncé jeudi la préfecture de la région Nouvelle-Aquitaine. La préfecture explique dans un communiqué que « deux évolutions significatives » ont motivé sa décision de ne plus accorder d’autorisations de pêche : « les fortes mortalités de cétacés constatées l’hiver dernier » et « la protection de certaines espèces aujourd’hui considérées comme menacées (…), en particulier le bar, dans une zone de reproduction de l’espèce ». Depuis 1978, une autorisation de pêche au chalut pélagique (grand filet qui ne touche pas le fond marin) était délivrée tous les deux ans pour 60 jours, en début d’année. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

La prochaine campagne devait débuter le 1er janvier dans cet espace naturel sensible classé « Natura 2000 », situé au-delà des eaux territoriales dans le Golfe de Gascogne. Selon le communiqué préfectoral, cette décision « a reçu le soutien des organisations régionales de pêche de Nouvelle-Aquitaine, des Pays-de-la-Loire et de Bretagne ». Mi-février, l’observatoire Pelagis avait indiqué que plus de 400 dauphins s’étaient échoués depuis le début de 2019 sur la côte atlantique. La plupart présentaient des traces de capture accidentelle par la pêche. Le gouvernement avait alors promis de renforcer les mesures pour limiter les captures accidentelles par des pêcheurs. Dans son communiqué, la préfète de région Fabienne Buccio assure qu’elle a décidé d’appliquer le principe de précaution même « s’il n’a pas été possible d’établir un lien direct (entre l’échouage des dauphins morts et) la pratique du chalut pélagique ». Sa décision intervient après une consultation publique lancée cet automne par la direction interrégionale de la mer, parallèlement à une concertation des organismes scientifiques et organisations professionnelles. Elle « a suscité plus de 4.300 contributions, essentiellement favorables à l’interdiction de la pêche » sur le plateau de Rochebonne, selon le communiqué. Mme Buccio propose par ailleurs de lancer une réflexion sur la constitution d’une zone de protection forte sur ce plateau, « sous la forme par exemple d’une réserve naturelle ». Dans un communiqué, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume « salue cette décision proposée par les structures de la pêche professionnelle et qui témoigne de l’engagement résolu de la pêche professionnelle dans la gestion durable ».

Toujours dans le Golfe de Gascogne, le ministère de l’Agriculture a publié, fin décembre, un arrêté rendant obligatoire, entre le 1er janvier et le 30 avril de chaque année, l’équipement de dispositifs de dissuasion acoustique de type « pingers » pour les chaluts pélagiques français d’une longueur de plus de 12 mètres. L’objectif de ces dispositifs, qui doivent être utilisés par paire à l’entrée du chalut, est de limiter les prises accidentelles de cétacés, notamment de dauphin commun. Des expérimentations menées par l’organisation de producteurs Les Pêcheurs de Bretagne ont montré une diminution de 65 % des entrées de cétacés dans les chaluts équipés du dispositif.

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