La Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) révèle que des analyses moléculaires conduites ces dernières années sur ce qu’on considérait jusqu’alors comme une seule espèce, le Murin de Natterer, ont permis de mettre en lumière qu’il s’agît en réalité d’un complexe d’espèces.
Ainsi, trois lignées se découpent en Europe continentale (Murin de Natterer au sens strict, Murin d’Escalera et Myotis sp. A), une en Corse (Myotis sp. C) et une dans le Nord-ouest de l’Afrique (Myotis sp. B).
Une équipe de chercheurs a étudié les variations de génétique chez ces chauves-souris et a abouti en février 2019 à la description de deux nouvelles espèces : le Murin cryptique (Myotis crypticus) en Europe, ex Murin sp A, et le Murin Zenati (Myotis zenatius) présent au Maroc, en Algérie et probablement en Tunisie, ex Murin sp B. Celle présumée en Corse attend toujours son nom scientifique.
La description du Murin cryptique et du Murin Zenati comme nouvelles espèces implique la nécessité d’une évaluation urgente de leurs statuts de conservation par l’IUCN. Le Murin Zenati semble déjà être dans une situation inquiétante du fait de sa rareté et de son habitat limité strictement aux cavités. La faune de France en Mammifères vient donc de s’enrichir d’une nouvelle espèce, portant le total à 35 espèces de Chiroptères métropolitains. Mais, concernant le Murin cryptique, les critères de détermination morphologique ou acoustique ont encore besoin d’être précisés afin de le distinguer du Murin de Natterer (sens strict) sur le terrain, avec lequel il partage une partie de son aire de distribution, et ainsi permettre de préciser la distribution exacte de cette nouvelle espèce et les menaces qui pèsent sur elle.
La SFEPM est un réseau de bénévoles agissant en partenariat avec d’autres associations,
des administrations ou des organismes scientifiques pour connaître, protéger les mammifères et sensibiliser le public à leur diversité et à leur rôle.